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La publication des articles est conçue selon une alternance entre le culinaire et la culture où prennent place des critiques de spectacles, de films, de concerts, de livres et d’expositions … pour y défendre les valeurs liées au patrimoine et la création, sous toutes ses formes.

mercredi 5 mars 2008

COMME UN AIR DE DINER A LA CAMPAGNE

Je me réjouissais de retourner dîner à la Cave de l’os à moëlle où j’avais toujours été accueillie chaleureusement. Je passe un coup de fil pour garantir des places. Mais voilà, le répondeur ne prend pas de message. Nous partons malgré tout sans inquiétude. Mais voilà, le trajet est truffé de ralentissements pour cause de sortie de Salon de l’Agriculture. Nous parvenons à nous échapper et restons confiants. Mais voilà, pas de place pour nous garer…

Partis en avance, nous arrivâmes entre les deux services et nous fîmes gentiment refouler. Je pense que si le patron avait été là mercredi soir il nous aurait trouvé un bout de table. Mais voilà c’était pas le bon jour.

Soudainement, comment vous expliquer, rien ne nous tentait plus.

Ni le charmant restaurant espagnol un peu plus haut à l’angle sur l’avenue Félix Faure, ni la pizzeria d’en face, dont la façade est aussi bienveillante qu’une gare de l’Est de la France. Ni la Chaumière dont les jolies assiettes étaient pourtant très tentantes. Je note quand même le numéro de téléphone pour une autre occasion.

Nous marchons jusqu’au Murmure dont la pénombre de la salle est de bonne augure, ainsi qu’une carte aux intitulés évocateurs de saveurs. Hélas, l’établissement, comme son nom ne l’indique pas, est totalement bruyant (personnellement étant donné que « Dans le noir » est déjà pris, je le rebaptiserais « Dans le sombre » parce là aucun doute n’est possible). La moitié de la salle est vide mais on nous propose une table dans un courant d’air près des toilettes, au motif que le restaurant serait complet.

Au point où nous en sommes on peut aller jusqu’à la Seine. Nous poussons jusqu’à la rue Cauchy, où officie Cyril Lignac dans son restaurant du Quinzième, et où nous avons déjà déjeuné. Mais voilà, le soir, le prix du menu est un nombre à trois chiffres, qui ne correspond pas au budget qu’on s’est fixés. Je vous invite quand même à regarder son site qui est bien conçu et qui présente en plus chaque mois une recette différente du maître.

S’agit alors d’être raisonnable. Nous téléphonons à la Chaumière qui nous répond gentiment qu’elle nous attend. Je confesse que nous sommes arrivés « flapis » et que nous n’avons pas eu le courage d’attendre debout que la table soit dressée comme il se doit.

Je n’ai pas de jolies photos de la salle à vous faire partager. Celle-ci m’avait été envoyée de Normandie le matin même. (merci Marie !) Mais quand vous irez sur http://www.restaurant-la-chaumiere.fr/ vous aurez une petite idée du décor. Qui est plus intime et plus chaleureux à la fois dans la réalité.

Parce qu’il faut saluer une maison où l’accueil est bienveillant, que l’on soit ou non un habitué. Où l’on s’excuse de ne pas vous servir vite alors que ce serait à nous de nous faire pardonner d’arriver si tard. C'est la patronne qui fait le service sans économiser les sourires.

Où l’on est confortablement attablé, avec une jolie nappe damassée (du linge sur lequel des motifs apparaissent par effet de tissage), une serviette damassée elle aussi et assortie, toutes deux parfaitement amidonnées, des couverts en argent (y compris des couverts à poisson en argent), des grands verres tulipe …

On nous a apporté une coupelle de rillettes maison avec du pain grillé, pour patienter le temps de choisir nos plats. Gentille attention alors que nous n’avions pas demandé d’apéritif, nous contentant d’une demi-Chinon.

Les assiettes sont joliment servies et sont reparties « vides » en cuisine. Aussi bien la pièce de bœuf poêlée légumes paysans aux lardons échalotes confites accompagné de son petit gratin dauphinois que le pavé d’Aigle-bar tatin de poireaux jeunes sauce aigre-doux. Désolée pour les photos, ratées elles…

Comme dans toutes les bonnes maisons qui se respectent on fait « les miettes ». Cela signifie que après avoir débarrassé vos assiettes et la corbeille de pain, le maître d’hôtel frotte la nappe avec un outil spécial qui recueille les petits débris. Depuis de récentes déconvenues je n’ose plus demander ce service qui pour moi relevait de l’indispensable. Au même titre que de faire goûter le vin et de savoir nommer l’origine des fromages du plateau. Sans parler de la propreté des ongles du serveur …


Le repas se poursuit sur une nappe qui a retrouvé sa jeunesse. Les desserts, annoncés en début de repas, pour avoir le temps d’être préparés dans les temps, furent tout aussi délicieux. Une tarte feuilletée aux pommes avec glace vanille et une omelette norvégienne à la fraise en nage de fruits rouges, seul plat à avoir été fixé correctement sur la pellicule photo.

L’addition est apporté avec une dernière gourmandise : des meringues et du nougat au chocolat maison alors que nous n’avons pas pris de café. La patronne est la gentillesse incarnée !


Courrez-y vite, ce soir là, le bonheur était dans la chaumière !
Chez Marie-Françoise et Olivier Amestoy - 54 avenue Félix Faure - 75015 Paris
tel 01 45 54 13 91

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