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La publication des articles est conçue selon une alternance entre le culinaire et la culture où prennent place des critiques de spectacles, de films, de concerts, de livres et d’expositions … pour y défendre les valeurs liées au patrimoine et la création, sous toutes ses formes.

samedi 29 novembre 2008

INSOLITE à Verrières-le-Buisson

A.D.M. Laser, Namasté, Pêpin le Malin, Tisac, les éditions de la plume de Louise, Sansudsou, Stilic Force ... une douzaine de designers d'avant-garde avaient répondu "présent" à l'invitation de la boutique de cadeaux-décoration qui fêtait ses 20 ans.

Un tapis rouge faisait le trait d'union avec un chapiteau, dressé dans l'arrière-cour de l'immeuble voisin. L'affluence était énorme. Les créations toutes plus originales les unes que les autres, justifiant à merveille l'enseigne du magasin, avec des points communs frappants : humour, qualité, praticité, ce qui n'est pas toujours systématique dans le domaine. Les prix (que je n'indique pas ici parce que je ne rédige pas un catalogue ...) sont raisonnables. On est loin des tarifs des grands magasins parisiens (lire Noël avant l'heure sur le blog, le 30 octobre). On peut se faire plaisir à partir de 6 euros, peut-être même moins.

Je n'ai pas pour ambition d'être exhaustive et je vous livre quelques clichés des objets qui se sont laissés surprendre par mon objectif. Les coordonnées des créateurs sont répertoriées en fin d'article. Certains seront présents du 3 au 7 décembre au salon des métiers d'art et de création au Carrousel du Louvre. Mais c'est toute l'année qu'on peut trouver ou commander leurs créations chez Insolite. Depuis que je vous ai expliqué comment rentabiliser un billet de bus et voyager 1 heure 30 pour 1, 14 euro, il n'y a plus d'excuse à considérer la banlieue comme une terre étrangère (pour ceux qui ne le sauraient pas lire le billet du 13 novembre). Je crois même que je vais bientôt pousser encore un peu plus vers le sud, explorer la région de Palaiseau où quelques designers m'ont invitée.
Que ceux dont je ne parle pas ici n'y voient aucune mauvaise intention de ma part. Je ne pouvais pas rendre compte de tout.

Ces découpages au laser brillent à l'entrée du chapiteau. Normal : Objectal est un des plus anciens partenaires. Fabien, le concepteur, les désigne sous le terme d'insoliteries ... évidemment.

Valérie Bonjour conçoit ces boites, recherche les accessoires (perles, rubans ...) et travaille avec un parfumeur pour associer les senteurs qu'elle combine parfois en duos.
C'est joli. Cela sent bon. Cela s'accroche au porte-manteau ou se glisse dans l'armoire.

Cela peut aussi, comme cette pyramide en soie, être à la fois objet de décoration et presse-papier. Cette nouvelle création, pyramide oblige, sera à l'honneur au Carrousel du Louvre (stand Namasté)

Des doudous porte-clés ou porte-tétines conçus par Clément Benoît dont l'accent circonflexe a volé sur le pépin de son nom de marque : Pêpin le malin, basée à Rennes depuis 4 ans. Petit intermède à propos des accents circonflexes : le chapeau de la cime est tombé dans l'abîme !
Vous en verrez bien d'autres sur le site dédié : pepinlemalin.com

Le Tisac existe sous toutes les formes, du plus rustique au plus sophistiqué, dans une gamme de matières très large et à tous les prix. L'essayer c'es l'adopter. Inutile de chercher à le copier : le modèle est breveté, même à l'international depuis 2005. Agnès, la conceptrice, a de quoi être fière parce que les créations en maroquinerie sont plutôt rares. Et parce que la fabrication -française- assure du travail à une quarantaine de personnes handicapées. Chapeau !

C'est ce que pourrait dire Nicolas Trüb qui n'a fait aucune difficulté pour poser devant mon appareil, bien au contraire. Je ne lui donne pas tort parce que ses inventions sont aussi drôles que lui. J'imagine très bien quelle petite histoire je pourrais écrire pour accompagner le temps d'un repas pris avec sa cuillère Babyplane. Je promet d'aller lui rendre visite à Montrouge. Vous pouvez avoir un avant-goût sur son site.

Je pourrais aussi bien avoir envie d'écrire sur un ...

... conçu par Sansudsou, qui a un catalogue en ligne plutôt fourni.

Ma préférence va à leurs essuies-verres en micro-fibre porteurs de messages enfin lisibles par les presbytes. Les verres anti-reflet sont en réalité plutôt des verres auto-salissants ! Plus d'excuse pour les avoir translucides.

Des aimants décoratifs, des jeux de mots, des jeux avec des mots ... c'est tout l'univers de La Plume de Louise qui les met en boites depuis presque 5 ans pour Insolite, et pour sa boutique de l'Ile Saint Louis, 3 rue Jean Du bellay, 75004 Paris

Mais que fait donc Claudine, la "patronne", pendant tout ce temps ? Elle fait la navette entre le chapiteau et la boutique, accueille, conseille, distribue les sourires, emballe de jolis paquets-cadeaux. Pas le temps de souffler même l'instant d'une photo.

La famille donne un coup de mains. Les amis aussi. C'est Louiza qui a choisi les patisseries orientales allégées en sucre (à souligner) et fait elle-même un délicieux thé à la menthe, subtilement parfumé à la cannelle. Insolite jusqu'au bout !

INSOLITE, 8 rue d'Antony, 92370 verrières-le-Buisson, 01 69 81 71 03
et par ordre d'apparition des photos :
A.D.M. Laser, géré par M. Dupont-Blain, Ruelle Poltron 77181 Courtry, 01 60 20 78 14
Namasté, Valérie Bonjour, créatrice de senteurs, 3 rue de la gare de Reuilly, 75012 Paris, 06 81 27 44 20
Pêpin le malin, Clément Benoît, 39 bis boulevard de la Liberté, 35000 rennes, 02 23 46 19 57
Tisac, 2/4 rue Albert Marquet, 75020 paris, 01 40 24 14 14
Stilic Force, Nicolas Trüb, 18 rue périer, 92120 Montrouge, 01 46 56 00 86
Sansudsou, Anne, Delphine et Virginie Stringer, 54 rue de Romilly, 78600 le Mesnil-le-Roi, 01 39 62 53 56
Editions la Plume de Louise , Frank Gosselin, 26 rue Marceau, 94200 Ivry-sur-seine, 01 43 90 46 60
Les trésors sucrés, 51 avenue de Fontainebleau, 94270 Le Kremlin-Bicêtre, 01 46 71 55 77

vendredi 28 novembre 2008

Ce soir ce sera sans fromages

Je vous avais annoncé que je retournerai au Swiss Lounge passer une soirée en compagnie d'un grand chef. Je me réjouissais à l'idée d'assister en direct à la réalisation de recettes inédites dont je vous aurais fait profiter sur le blog et qui auraient été directement utilisables pour composer les menus de Noël.
Loupé !

Mon inscription en bonne et due forme selon la procédure imaginée par l'agence RPCA (il parait que c'est une des plus grandes ...) n'a pas été prise en compte. Mon arrivée annoncée par mail n'a pas davantage été agendée (enregistrée si vous préférez). Explication : l'opération a été "victime de son succès". Traduction : on a fait un énorme lancement presse, qui a été relayé partout, y compris sur les blogs (merci) sauf que comme on est d'habitude pessimiste on ne pensait pas que cela marcherait et on n'a pas pu faire face à l'affluence des inscriptions ... bref on s'est noyé dans la fondue.

L'agence promet à ses clients des "Relations Publiques à 360 degrés" (c'est ce dont leur site se glorifie), n'est-ce pas ce qui s'appelle tourner en rond ? (Il faudra que je vérifie si c'est la même agence qui organise la cérémonie des Talents du Goût. Décidément il existe dans le monde de la gastronomie des gens qui manquent d'élégance. J'en connais d'autres qui sont formidables. Il faudra faire la moyenne). Je serais à la place du client (en l'occurrence les Fromages de Suisse) je passerais aux organisateurs une "abadée" de première.

Ce n'est vraiment pas la peine que les bloggeurs (qui ont rappelons-le d'autres choses à faire que ...) se lancent à écrire des billets qui incitent des gens à se déplacer pour que ceux-là aient le sentiment d'avoir été orientés sur des fausses pistes. Un comble pour une opération suisse. J'espère que mon article n'a pas été beaucoup lu et que je n'ai pas contribué au "succès" de l'opération. Parce que sinon comment je vais continuer à être crédible ?

Mes moyens ne me permettront pas de m'octroyer les conseils d'une agence de relations publiques pour redorer mon blason. Remarquez que ... si c'est pour qu'elle fasse de moi une victime de son succès ... vaut mieux pas.

Par contre, si mon inscription par Internet n'a pas été enregistrée, ma boite mail est depuis, curieusement, saturée de propositions commerciales à aller découvrir la Suisse. Comme si j'avais maintenant envie de me risquer aussi loin ... A ceux qui penseraient que j'aquige un peu je répondrais que c'est mal me juger de croire que j'exagère.

Dimanche je serai membre du jury du Championnat de France de Cuisine Amateur. Et je suis très confiante dans les créations qui vont être soumises à notre appréciation. Ce sera sûrement moins ambitieux que celles que j'aurais du goûter ce soir. Mais plus faciles à apprécier que si j'avais gardé en mémoire des plats que j'aurais eu tendance à comparer aux assiettes des amateurs.

J'ai quinté un bon coup et maintenant je vais pouvoir pioncer tranquille. Sacrée vache !A ceux qui pourraient penser que j'en fais tout un fromage je voudrais d'avance pointer que ce qui m'a agacé dans cette déconvenue c'est que l'investissement en temps que j'avais déjà consacré (je comptais publier une savoureuse histoire rédigée à partir d'expressions typiquement suisses) s'est trouvé balayé d'un revers. Il est inadmissible qu'une agence de relations publiques ne soit pas capable de gérer les opérations qu'elle monte elle-même. Nous vivons dans une société qui ne sait pas dire non de manière circonstanciée. Il n'y a pas pire que promettre et ne pas tenir.

J'ai regretté d'avoir été dithyrambique pour une opération qui n'en avait pas besoin alors qu'il y a tant de petites entreprises qui se démènent avec brio et dont on ne parle pas. C'est pourquoi je n'ai pas accepté la proposition (fort aimable au demeurant) des Fromages de Suisse de reporter ma venue sur le brunch du lendemain. J'avais d'autres engagements qu'il n'était pas question d'annuler. Je vous invite à lire ces compte-rendus de visite qui seront publiés demain et après-demain. De belles surprises en perspective !

dimanche 23 novembre 2008

Tout augmente ... sauf

L'Augmentation est une pièce de Georges Pérec au titre prometteur, montée en coproduction avec le Centre Dramatique de Montluçon.
Mise en scène par Anne-Laure Liégeois , cela devient un évènement à ne pas louper. Le Théâtre Firmin Gémier d'Antony (92) avait misé sur cette création, propulsée comme temps fort du 18 au 30 novembre.
Plusieurs rencontres ont été programmées pour aller au devant d'un public qui ne connait pas forcément Georges Pérec.

Laurent Letellier, assistant à la mise en scène, s'est chargé des bibliothèques. Je l'ai rencontré dans la superbe médiathèque de Chatenay-Malabry. Il connait -forcément- très bien l'oeuvre de cet écrivain. Il analyse, compare, lit quelques extraits, suscite l'envie d'en apprendre davantage sur un auteur réellement génial, sorte d'Einstein littéraire, avec qui la ressemblance n'est pas que physique. Cet homme avait le cerveau en ébullition permanente.

L'augmentation est une courte pièce : une cinquantaine de pages que j'ai eu le temps de lire avant d'aller au théâtre. J'avais aussi -hier- rencontré l'équipe artistique au cours d'un débat avec le public. C'est une excellente idée de programmer le jeudi une séance à 19 heures 30 ... à condition que cela se sache. Croyant arriver en avance pour 20 heures 30 je me suis en fait pointée en retard. J'ai loupé le spectacle mais suis restée pour entendre Anne-Laure Liégeois, disons ALL pour simplifier -parce qu'il faut toujours simplifier.

Malgré tout je n'étais pas convaincue. Ayant travaillé 20 ans en entreprise j'ai vécu de près ou de loin suffisamment de situations frustrantes ou injustes pour ne pas avoir envie de les voir montées en épingle sur une scène de théâtre. Je sais trop bien qu'il est illusoire d'espérer une augmentation de salaire et qu'il faut déjà s'estimer heureux d'avoir du travail et de le conserver, même si ce n'est pas facile tous les jours.
La lecture de la pièce avait été savoureuse mais ne m'avait pas fait changer d'avis : aller entendre le texte sur scène n'était pas devenu prioritaire dans un emploi du temps très chargé.

MAIS ... dans une mise en scène d'ALL il fallait peut-être attendre pour juger ...

D'emblée je confesse que j'ai eu tort de douter. J'ai passé un moment formidable et si je pouvais j'y retournerais. Le spectacle est complet : chorégraphie, musique, découpage des dialogues ... tout a été pensé avec humour, intelligence et générosité.

Çà commence comme au cinéma. Les entrées et sorties des comédiens claquent comme des diapositives avec un rythme de générique de film. D'aucuns y ont vu une référence à Matrix. D'autres ont cru voir des gesticulations que Jacques Tati aurait pu faire dans Mon Oncle. Une lumière stroboscopique aurait provoqué le même effet.

A l'avant-scène plusieurs toiles reflètent des vues du plateau filmé sous divers angles. Puis les comédiens se figent avec un large sourire. Un silence s'épaissit sur la scène. C'est fini ? me demande mon voisin. Je sais que non et donc je supporte parfaitement ce moment de calme. Mes yeux se perdent dans la forêt lointaine qui s'étale sur le mur du fond. Ce type de photographie grandeur nature était très à la mode dans les années 70. Seule la machine à eau est anachronique et bien contemporaine de notre époque actuelle.

Nous avons tout deviné alors que les comédiens n'ont encore rien dit : la communication sera difficile. L'épaisseur du silence est à la mesure de la dignité de l'employé. Comme une métaphore du défi à relever. Le face à face avec le supérieur hiérarchique sera terrible. ALL nous avait prévenus : Un homme et une femme, comme à la création. Sauf que c'est pas le paradis.

Les dialogues s'ouvrent sur "Vous avez mûrement réfléchi". Le public se retient d'approuver.

Les tableaux s'enchaînent avec une énergie à couper le souffle. Après le silence les spectateurs sont soumis à une nouvelle contrainte : écouter le texte dans un débit inhabituel. Il s'apparente alors à une musique répétitive qui évolue sensiblement. Un peu comme le Boléro de Ravel.

Les comédiens sont épatants dans leur capacité à changer de peau pour faire vivre de multiples facettes de tous les personnages. Olivier Dutilloy semble aller jusqu'au suicide "en live", sorte de Christ crucifié sur l'autel des vanités économiques. Anne Girouard est époustouflante.

Vous la connaissez forcément : c'est elle la reine Guenièvre dans la série française Kaamelott. Elle a aussi joué dans le feuilleton Marie Besnard, l'empoisonneuse. Elle a tourné en 2007 dans le film L'Auberge rouge, et fait une apparition dans Enfin veuve en 2008.

La scène de la fête ponctuant la remise de la médaille du travail est un morceau de bravoure. Illustrée musicalement par Gimme, gimme, gimme de ABBA. Rappelez-vous. Ecoutez et savourez :



give me, give me, give me a man, after midnight

Dans ce tube des années disco le groupe aimerait que, comme les stars de cinéma atteignant le bout de l'arc-en-ciel, on puisse faire fortune en trouvant là un chaudron rempli de pièces d'or, caché par des leprechauns, des lutins typiques du folklore irlandais. Mais les paroles de la chanson se poursuivent en regrettant que le monde réel soit si différent :

fatiguée de la télé
j'ouvre la fenêtre et je fixe le noir de la nuit
mais il n'y a là rien à voir, personne en vue
il n'y a pas âme qui vive là
personne qui entende ma prière

Les comédiens sont déchainés et les spectateurs totalement bluffés. Après cela on n'entendra plus jamais le groupe ABBA de la même oreille. Les applaudissements prendront une allure d'ovation totalement méritée.

ALL regrette de n'avoir pas rencontré Georges Pérec. Nous aussi. On imagine très bien ce qu'ils auraient fait ensemble : un théâtre pétillant et décapant. Il va falloir qu'elle poursuive sans lui parce que nous, on attend le prochain comme une fête.

Nous espérons doublement la revoir prochainement sur la scène antonienne, ou sur le plateau chatenaisien. En toute légitimité puisque ALL a fait ses débuts au théâtre avec la troupe du Campagnol à Châtenay-Malabry dans le cadre de Une ville se raconte. Elle vivait alors en voisine, à Verrières-le-Buisson. Des années plus tard elle participe à des projets que Marc Jeancourt orchestre avec beaucoup d'énergie (les tournées océanes) . Forcément, les liens se sont encore renforcés quand il a pris la direction du complexe. ALL sera toujours partante pour revenir à Antony.

L'augmentation, de Georges Pérec, au Théâtre Firmin Gémier d'Antony, du 18 au 30 novembre,
jeudi 19 h 30, dimanche 17 heures

jeudi 20 novembre 2008

Fromage ou dessert ?

Après la Belgique (qui a son Centre culturel 56 rue Quincampoix) c'est la Suisse qui a pris ses quartiers d'hiver dans la rue, précisément au numéro 38 . Alors dépêchez-vous d'aller y faire un tour si vous aimez les fromages. Rebaptisé Swiss Lounge, la façade rouge éclatant qui autrefois exposait les créations du Facteur céleste, abrite un bar à fromages éphémère, puisque le 29 novembre l'équipe de fromagers suisses retournera dans ses montagnes.

C'est un peu un cadeau de Noël avant l'heure car il est inutile de sortir votre porte-monnaie : la dégustation est offerte ! Même pas la peine de dire que vous venez de ma part pour être traité comme un VIP (je rappelle la traduction : very important people). D'où le nom de Lounge qui, en anglais, désigne le salon où l'on paresse.

La décoration est surprenante, avec sa moquette de plastique verte comme la bonne herbe dont se nourrissent les vaches helvètes, ses cloisons en bois brut, la table massive, les écrans haute définition qui sont des fenêtres ouvertes sur les paysages.













Mais l'endroit est confortable au-delà de ce qu'il est imaginable d'espérer dans le quartier des halles avec des canapés blancs comme neige, ponctués de coussins humoristiques.


Le sourire de toute l'équipe fait le reste. On goute, on regoute, on vérifie ses préférences. Est-ce que le sbrinz est meilleur en lamelles (il aura plus d'arôme) ou en petits morceaux (il sera plus salé, presque granuleux comme du parmesan) ? Entre les deux mon cœur balancera toujours.

On tape l'incruste sans se sentir importun. On échange les points de vue avec les habitants de la rue venus en voisins, avec les touristes, avec d'autres parisiens. Beaucoup de connaisseurs se mêlent à une clientèle surprise. Les avis sont unanimes : on aime tout. On découvre des associations auxquelles on n'avait pas encore pensé comme tome-courgettes (marinées dans une huile de noisette) ou tilsitt-raisin (pour des idées de recettes c'est ici) et une boisson surprenante. Elle a la couleur du jus de pomme, les bulles d'une célèbre boisson gazéifiée mais un gout radicalement différent. C'est la Rivella que les suisses boivent depuis tout de même plus de 50 ans.

J'ai découvert aussi des expressions suisses à l'humour aussi ravageur que celles qu'on trouve dans la bouche des québécois. Je vais peaufiner le vocabulaire pour consacrer un billet spécial sur le sujet. Parce que cela le vaut bien. Si vous-même avez dans votre panier des tournures suisses je suis prête à les collationner avec celles que j'ai apprises.


Les 12 meilleurs fromages suisses.sont exposés comme des oeuvres d'art derrière leur vitrine. Le prix de vente n'est qu'indicatif car le bar n'ayant pas eu l'autorisation de vendre vous ne vous sentirez pas le moins du monde poussés à acheter.

Mais vous n'aimez peut-être pas du tout, mais alors pas du tout le fromage. Allez-y quand même, pour sourire des photos de Maurizio Galimberti et pour déguster ... une glace. La Movenpick à l'ananas (rappelez-vous le billet d'avant-hier vantant les mérites de ce fruit dans les régimes amincissants ...) est un délice qu'il faut apprécier dans cette confortable causeuse délicieuse comme une bulle de silence ...

Durant toute la durée de l’évènement, de 12h à 15h, de minis sandwiches seront proposés gracieusement. Puis, à partir de 17h, un expert du goût officiera autour d’un thème traité en ateliers, conférences et dégustations (Christmas tapas, fromages et vins, Sweet and Sour etc..). La programmation est chaque soir différente. c'est toujours le principe de gratuité qui prévaut mais il faut penser à réserver (sur le site que vous trouvez en lien au début de cet article). D'ailleurs j'y retourne bientôt en soirée cette fois ...
Et si vraiment vous êtes résolument dessert, changez de pays. En route pour un petit coin d'Italie à Verrières-le-Buisson. Depuis que je vous ai appris qu'avec un billet de bus (1, 14 euro) vous pouvez circuler pendant une heure 30, vous n'avez pas d'excuse. La Bottega dei Sapori n'est même pas à 10 km de la capitale ! Si vous voulez snober Verrières (la ville où vécut Louise de Vilmorin avec André Malraux, qui accueillait le soir et les week-ends de nombreuses personnalités du monde littéraire et du show-biz de l'époque ...) allez au marché du Plessis-Robinson et demandez Mimmo les mardi, vendredi et dimanche matins. C'est la même maison.

A force de circuler dans la banlieue Sud et de regarder les prix j'ai remarqué que si les fruits et légumes sont nettement moins chers sur Antony (je vous renvoie au marché de rentrée que j'ai fait le 31 août) à l'inverse les produits italiens comme les salades de poulpe, les pâtes fraiches ... sont plus abordables à Verrières. A fortiori le mercredi parce que ce matin là, Laura fait même 20% de réduction sur les plats cuisinés. Elle vend les pâtes De Cecco qui seraient les meilleures du monde, loin devant les B ...(en 6 lettres, se termine par A, si vous voyez ce que je veux dire) à un prix inférieur à celui que vous fera la Grande Epicerie du Bon Marché. Pas la peine d'aller si loin pour les trouver.

Quand la maison sort du four ses panettones on sent la bonne odeur de brioche au milieu de la rue. C'est comme çà que j'ai été attirée la première fois. J'ai vu ensuite de minuscules babas. Etant souvent en Lorraine, le baba et moi sommes de vieux amis. C'est le cuisinier de Stanislas Leczinski, roi de Pologne, qui créa la recette : une sorte de kuglehof imbibé de rhum.J'ignorais que c'était aussi une spécialité du Sud de l'Italie.Surtout la variante au limoncello dont la liqueur de citron s'accorde parfaitement avec un carpaccio d'ananas (je ne vais pas recommencer à vanter les mérites de l'ananas ...).

Puis mon regard s'est posé sur les collections de petits gâteaux romains auxquels je ne résiste pas. Un jour on trouve (comme sur la photo) le feuilleté à la fraise, la figue, l'amaretti aux cerises d'Amarena, l'amaretti aux amandes et aux pistaches, le citron, le fero di cavallo (fer à cheval) ... mais d'autres jours ce seront les amaretti au chocolat et au café ou ces petits chaussons feuilletés que sont les sfogliatina au chocolat. En Italie, l'amaretti est le cousin de de nos petits biscuits secs. Ce sont des variétés de macarons aux amandes. Mais sans rapport avec les macarons de Nancy ... évidemment. Reconnaissons tout de même la qualité des macarons italiens puisque c'est ce pays qui les a inventés.

En Italie, pas de Noël sans le traditionnel "Panettone" apparu vers 1490 à Milan, et bien vite adopté partout. Il est de tradition de l'offrir pour les fêtes de fin d'année.
Chez moi et depuis que j'ai vécu en Alsace, pas de Noël sans Bredele, Pains d'épices, Menele, Spekulatius et autres spécialités germaniques. J'attends la neige pour m'y mettre mais je vous promet de vous livrer les recettes, photos à l'appui. Si vous ne pouvez pas attendre ce blog spécialisé vous fera patienter.
Plus récemment, j'accueille l'hiver avec des Cantucci (que certains appellent aussi Cantuccini, ou encore Biscotti di Prato, du nom de leur ville d'origine, en Toscane) aussi croquants que craquants parce qu'ils ne contiennent pas un gramme de matière grasse. Des biscuits de régime donc ...

Epicerie italienne : 34 rue Estienne d'Orves - 91370 Verrières-le-Buisson - 01 69 53 02 09
Swiss Lounge: 38 rue Quincampoix - 75004 Paris- jusqu'au 29 novembre

mercredi 19 novembre 2008

EXHIBITION Sonia Rykiel au Musée des Arts Décoratifs

Demain la rétrospective de 40 années de mode sera révélée au grand public. Les tableaux ont été conçus pour illustrer chacun un aspect de l'histoire de la maison Rykiel, dans une mise en scène qui reflète autant l'évolution de la mode que celle de la société.

Aller de l'un à l'autre équivaut à feuilleter un carnet de tendances grandeur nature. Tout peut se comprendre au pied de la lettre et à contre-pied. A commencer par le titre, EXHIBITION, qui s'entend à double sens puissance deux.

Volontairement prononçable en français comme en anglais, sans signifier exactement la même chose, il affirme le développement et la puissance internationale de la maison de couture. Il annonce aussi clairement la mise en avant de la créatrice. N'oublions pas qu'elle a joué en 1994 son propre rôle au cinéma dans le film de Robert Altman, Prêt-à-Porter. Que sa forte personnalité en a fait naturellement le chouchou des médias et des pipoles. Qui ne connaît pas sa chevelure flamboyante, sa silhouette finement moulée dans une robe noire, son engagement auprès des femmes, sa passion pour le chocolat ?

Sonia Rykiel a l'habitude de se mettre en avant, de s'exhiber, comme on le dit dans notre langue, sans crainte du qu'en-dira-t-on. Et du même coup elle a libéré les femmes de bien des carcans. Tout cela se sait. Tout cela apparait, clairement, dans cette exposition qui a quelque chose de spectaculaire, comme le sous-entend le terme anglais.

Avec la voix, chaude et sensuelle, de Sonia Rykiel, des extraits des défilés, des pages de magazine sorties des archives, des campagnes publicitaires. Apparemment elle ne cache rien, allant jusqu'à exposer sur des portants des tenues portées par sa fille Nathalie (autrefois mannequin, aujourd'hui PDG de la marque) sans retenue : on peut voir cote à cote les robes qu'elle a véritablement portées pour chacun de ses deux mariages, et qui ont été dessinées par sa mère évidemment.

Pourtant il demeure, et c'est tant mieux, une Sonia secrète, dont les blessures ne regardent qu'elle (pas la peine de relire le billet trois fois je ne ferai aucune allusion sensationnaliste à l'intime) et c'est au fond avec pudeur qu'elle affiche au grand jour que ce qu'il est supportable de voir. Comme cela est fait avec magnificence !

mardi 18 novembre 2008

La Cuisine moléculaire fait sa révolution

Les enseignants ont déposé un préavis de grève pour dans 48 heures. Les parents vont manifester avec eux dans les rues de Paris après-demain pour demander la conservation de l'Ecole en l'état. Mais Xavier Darcos, ministre, fin gastronome en culottes longues, a du se laisser influencer par un trop-plein de dégustations. Il applique à l'Education nationale un des principes de la cuisine moléculaire : la déconstruction.
Les bloggeurs lisent beaucoup. Il se dit sur Internet que le ministère aurait lancé un appel d'offres de 220 000 € pour surveiller les blogs influents parlant d'éducation. Je gage que le présent article fera sourire dans les hautes sphères.

Car, si annoncer à ses amis il y a 20 ans, qu'on leur servira un menu "nouvelle cuisine" c'était les prévenir qu'ils auraient dans leur assiette "du très peu-très cher- mais joliment présenté" (la mode était alors aux immenses assiettes de présentation, accentuant encore le contraste), promettre aujourd'hui de la cuisine moléculaire c'est annoncer en quelque sorte un face-à-face avec des centaines de petites billes colorées de goût inconnu, suivi de manipulations de tubes à essai qui dégareront une brume aromatique.

Alors pour peu que vous ayez eu de mauvaises notes en TP (Travaux pratiques) de physique-chimie l'année de votre Bac vous allez décliner prudemment l'invitation. Et pourtant ...

S'intéresser à la cuisine moléculaire ne signifie pas qu'on va inscrire l'alginate de sodium sur la liste de base des courses pour faire des exercices de sphérification sur tous les ingrédients à portée de main. C'est peut-être amusant au cours d'un stage de haute volée de transformer une carotte en billes minuscules de la taille des grains de caviar mais qui a le temps de répéter l'opération au quotidien dans sa cuisine ? Déjà que je traduis le mot "julienne" par "rondelles" parce que cela va plus vite ... et qu'il n'est pas interdit d'être créatif tout de même ...

Les enfants ne gagneront aucune vitamine supplémentaire. On continuera à croquer les carottes nature, sans même les râper.
Le grand intérêt de la cuisine moléculaire, car il y en a un au moins, c'est d'avoir cherché avec obstination et rigueur à dissocier la technique de la pratique.

Nos grands-mères faisaient du moléculaire sans le savoir, un peu accidentellement. Elles transmettaient ensuite leur tour de main comme on refile des trucs et astuces. Et s'il n'y avait eu rien de magique, que du chimique ?

Démonstration :

Pour monter des blancs d'oeuf en neige ferme (bizarre mais on demande rarement de la neige molle en cuisine) on ajoute une pincée de sel. Pourquoi ? Je vous laisse cogiter le temps d'une photo.
Parce que l'albumine composant les blancs, c'est de la protéine dont les atomes s'enroulent les uns aux autres comme un fil tourne autour d'une bobine. Le sel va provoquer une réaction chimique qui va délier la protéine, la liquéfier. Ce sera très facile alors d'y incorporer de l'air en fouettant le mélange.

Maintenant, pour que les blancs ne retombent pas on ajoutera cette fois une cuillérée de sucre. (je vous entends vous exclamer : cela vous ne le saviez pas ????) Pourquoi ? (allez, on cherche ...)

Parce que précisément, le but est devenu inverse. On veut conserver la solidité. Le sucre va contrecarrer l'action du sel. Vous aurez des blancs en neige épais comme de la mousse à raser.

Pourquoi les gâteaux ressortent-ils dorés dans un four traditionnel et restent blancs avec un micro-ondes ?
Parce que la température d'un four classique provoque une sorte de polymérisation des sucres avec les acides aminés qui s'accompagne d'un changement de couleur. Cela n'est donc pas une affaire de cuisson à proprement parler mais de mode de cuisson.

Pourquoi une crème caramel "maison", aux oeufs frais, restera solide alors qu'un flanc gélifié (acheté chez Leclerc ou ailleurs ... si vous voyez l'allusion à la publicité comparative qui défraie la chronique en ce moment ... et si Monsieur Edouard aussi surveille les blogs en voici un de plus pour sa liste) pourra se liquéfier en le réchauffant ?

Parce que, une fois coagulées, les protéines animales (ici le jaune d'oeuf) re reviennent jamais à leur stade initial : un oeuf sur le plat ne changera plus d'apparence réchauffé ou refroidi.
Par contre le yaourt gélifié, obtenu à partir de carraghénane (un des 110 agents de texture possible) n'est "solide" que tant qu'il se trouve à température ambiante. Laissez le pour voir en plein soleil ...

Application : vous pouvez personnaliser vos desserts en transvasant 4 yaourts gélifiés dans une casserole, faire chauffer, remuer, verser dans des moules de votre choix aux formes de fleurs (par exemple) et épater la galerie.

Pourquoi pleure-t-on en épluchant un oignon ?
Parce que le bulbe renferme des composés soufrés et une enzyme, l'allinase, qui se combinent entre eux à l'air en créant du sulfate d'allyle, très volatil et lacrymogène. Mais ce sulfate se dissout dans l'eau. Conclusion : éplucher un oigon sous le robinet (ou, plus écologique, en le mouillant régulièrement) ne fera pleurer personne.

Pourquoi est-il quasiment impossible de faire mieux qu'une marmelade avec des ananas frais alors qu'on voudrait obtenir de la confiture ?

Le temps de cuisson n'y fera rien. Prenez par contre des ananas en boite, cela ira très vite. C'est encore une question de protéines, mais végétales cette fois. La stérilisation les a "fragmentées" et la mixture sucrée pourra s'épaissir. A l'inverse l'action du sucre sur l'ananas frais le maintiendra fluide. Application : pour bien digérer les protéines animales (la viande, le poisson) il faut que les sucs gastriques soient aidés à attaquer les fibres, ce que fera merveilleusement bien l'ananas frais avec lequel vous terminerez le repas. C'est pourquoi on le recommande dans les régimes amincissants.

Bien sur il existe une cuisine moléculaire spectaculaire qui cryogénise à coup d'azote liquide. Une cuisine moléculaire onéreuse qui emploie des ingrédients et des ustensiles rares et coûteux. Une cuisine moléculaire ludique qui manipule seringues, éprouvettes et tubes à essai. Il existe aussi une cuisine moléculaire pratique, qui permet de pallier certaines allergies alimentaires (comme celle, tragique, à l'oeuf) en utilisant des produits de substitution pour obtenir un résultat comparable (la mayonnaise sans oeuf par exemple).

Il demeure encore des surprises comme celles que j'ai expérimentées avec ces muffins à la betterave ou ce crumble de potimarron (pourquoi la couleur s'intensifie-telle avec la cuisson et migre-t-elle en surface ?)

Je sais que d'autres avant moi, comme Claudia, de Cuisine Framboise, ont constaté le même phénomène mi-octobre... puisque c'est sa recette de muffin que j'avais expérimentée. D'ailleurs elle relate un stage à l'Atelier des Chefs dans un billet daté d'aujourd'hui ... On reste dans le sujet.

Merci à Alexiane, Sarah et Laura de m'avoir éclairé sur le sujet en me confiant leur travail de fin de Première. Je leur dois la plupart des expériences relatées. Comme quoi on peut apprendre des choses de ses enfants au retour de l'école ....

dimanche 16 novembre 2008

Salon de Fresnes


J'avais reçu une invitation à venir au vernissage de ce Salon programmé ce dimanche par une artiste dont j'apprécie le travail. La perspective de sortir en cette fin de journée ne m'enthousiasmait pas mais j'ai pensé in extremis que je devais faire un petit effort.

Je ne connaissais de Fresnes (94) que la célèbre prison et cette église, abominablement coincée entre deux voies de circulation et dont je n'avais jamais pu voir de près les mosaïques de la façade.

Le 36 ème Salon se tient quasiment en face de ce monument. Les deux étages de l'exposition étaient envahis par une assemblée imposante mais les œuvres étaient tout de même regardables dans de bonnes conditions. Sauf que pour savoir qui présentait quoi il fallait acheter le catalogue. Certes le prix de vente (2 euros) n'est pas énorme mais je trouvais que par respect pour les exposants la moindre des choses était de les mettre réellement en valeur. D'autant qu'une fois le catalogue en main on n'en savait guère plus : pas d'indication de commune de résidence ni de numéro de téléphone pour contacter un artiste. Juste un bref texte de présentation et la liste des exposants avec leurs travaux numérotés et les prix de vente.

Fresnes Art Espace (c'est le nom du lieu) n'offre pas à proprement parler un espace idéal . Pratiquement pas un centimètre carré non occupé ... Certaines sculptures se retrouvent coincées dans un angle, devant un mur de pierre sur lequel elles semblent se confondre.

J'allais repartir un peu agacée quand la cérémonie de remise des prix commença. Je restai. Bien m'en a pris parce que j'ai immédiatement ressenti la bonne volonté et la délicatesse des organisateurs désireux de considérer avec attention les 68 artistes qui présentaient là 140 oeuvres.

Roger Mauffrey, Président d'honneur, adresse ses voeux de réussite à la nouvelle équipe présidée par Elisabeth Reboul qui exprime avec beaucoup d'humilité son attente de nouvelles idées. (Interrogée plus tard en aparte elle se déclarera prête à reconsidérer la signature des oeuvres tout en justifiant que le souhait de l'association était de ne pas influencer le jury en rendant trop visible les noms des artistes, un point de vue qui se défend. Une étiquette standardisée pourrait à partir de l'an prochain être apposée après le vote)

Jean-Jacques Lantourne, invité d'honneur, annonce les noms des lauréats. Surprise : le prix du jury est attribué à Xavier Eninger dont je venais de regretter que ses totems soient relégués dans un angle.
Hervé Bourdin, maire-adjoint à la culture, a souligné combien la pratique artistique, qu'elle soit professionnelle ou amateur, devenait essentielle quand l'Etat se désengageait de plus en plus. Parce qu'une société sans artiste est une société qui se meurt. Il a remis le prix de la municipalité tout en insistant combien il était difficile d'élire un seul artiste.
Je vous invite à vous rendre sur place pour vous faire votre propre opinion et s'il est en mon pouvoir de guider votre regard je vous conseillerai -outre les primés- de ne pas manquer au premier étage :

- le tableau 13 "Il était une fois" de Maïté Caumartin, pour son évocation de Matisse
- le tableau 54 "En souvenir de Jacky" de Alain Lairon, d'un hyperréalisme confondant
- le tableau 67 "A la casserole, le petit lapin" de Michel Mailland, pour sa liberté d'expression
- le tableau 132 "Au boulot!" de Jacques Gervaise, pour son décalage
- le dessin 89 "La ballade au bois brûlé" de Laurence Moussel, pour sa poésie

Et au rez-de-chaussée, sur le thème de l'eau :
- le tableau 37 "La mer" de Jakline Geslin, spécialiste des grandes toiles fleuries
- la photo numérique 127 "La pluie" de Renée Teste, lauréate 2007
- l'aquarelle 19 "La vague" de Barbara Cordella, tant il est difficile après Hokusai de se confronter à cet exercice

Sans oublier aussi le dessin humoristique (je dirais politico-sarcastique) 83 de Roger Mofrey et les sculptures de Nathalie Duc alliant bois flotté et argile. Je pourrais en citer d'autres mais je voudrais pas vous influencer davantage ...

Du 16 au 30 novembre 2008, 16,rue Maurice Ténine - 94260 Fresnes

jeudi 13 novembre 2008

Tout ce qu'on peut faire avec un ticket de métro

A l'instar de A.M. Homes qui intitule son dernier roman (un succès de la rentrée littéraire) "Ce livre va vous sauver la vie" j'aurais pu titrer "Save your money more". Parce qu'en anglais "to save" a la double signification de sauver et d'économiser.

Autant la lecture de Homes est une remise en question positive sur notre société autant j'aimerais que ce billet vous permette de reconsidérer votre façon d'utiliser les transports en commun en région parisienne. Vous allez comprendre comment voyager très loin pour pas cher.

D'accord, aller d'un point à un autre est un vrai casse-tête et source de désagréments multiples :
- les embouteillages,
- la pollution,
- la promiscuité ..., pour être serré comme des ...

Si vous optez pour les transports en commun pour avoir un comportement "citoyen" au lieu de voyager égoïstement seul dans votre voiture (à supposer que vous en ayez une) vous me direz que c'est aussi ruineux. Les jeunes ne veulent pas "gâcher" leur argent de poche en tickets de bus, métro, RER. Les parents n'en peuvent plus de mettre sans cesse la main dans le porte-monnaie pour financer leurs sorties, sans parler des amendes s'ils voyagent sans billet.

Alors permettez-moi quelques conseils :
  1. On n'achète pas son ticket dans le bus, mais AVANT, par série de 10, qu'on appelle "carnet" (c'est un message personnel à mes enfants)
  2. On les achète dans les stations de métro, de RER mais aussi au tabac du coin, chez le marchand de journaux ... tous les distributeurs agréés reconnaissables au panneau vert RATP (quand j'aurai le temps j'ajouterai une photo)
  3. On privilégie les liaisons métro-métro ou bus-bus ou bus-tramway
  4. C'est là que cela devient quasi magique pour faire du porte-à-porte parce qu'on peut faire autant de trajets que l'on veut avec un seul et unique ticket que l'on compostera à chaque changement pourvu de ne pas dépasser la durée de 1 heure 30.
Cela ne fait pas très longtemps que cette disposition existe pour les combinaisons bus-bus ou bus-tram. Pour une fois qu'on a une bonne nouvelle à partager réjouissons-nous !

Ce ticket s'appelle dans le jargon RATP "ticket +" mais c'est, je le rappelle, le ticket normal de base. Allez comprendre !

Démonstration : pour aller de ma petite ville de banlieue (10 km seulement de Paris) à la Porte de Versailles :
*soit je prends bus+RER+métro, ce qui va me couter, si j'achète à l'unité : 1,60+2,20 soit 3, 80 (ou 1,14+1,76 soit 2,90 prix carnets). Vous remarquerez que je garde le billet RER pour prolonger par le métro.
*soit je combine bus+bus+tramway et là cela me coute 1, 14 euros, pas plus.

J'espère que vous êtes convaincus.

Derniers conseils : ouvrez l'oeil et vérifiez l'horaire de compostage. Un des bus que j'ai pris dimanche dernier était resté à l'heure d'été. Cela aurait été compliqué de prouver que j'avais respecté le créneau des 90 minutes. Sachez aussi que cela ne marche pas comme çà pour le Noctilien.

Vous ne me croyez pas : allez vérifier sur le site de la RATP. Mais je vous préviens, c'est compliqué de s'y retrouver. Militons pour qu'ils simplifient comme l'a fait la nouvelle municipalité de Bar-le-Duc. Cliquez sur le site des transports urbains. Je vous mets au défi d'y trouver leurs tarifs. Et pour cause : c'est totalement gratuit depuis le 1er septembre dernier.
Plus d'excuse pour ne pas prendre les transports en commun. Et quelle économie pour tous (plus de tickets, plus de guichets, plus de contrôleurs, plus d'amendes ....) enfin presque car seuls les habitants ne paient pas.

Mais saluons quand même le progrès en région parisienne, même si on aimerait que cela soit plus pratique encore, surtout le dimanche parce qu'avec le xxx qui ne roule pas, le zzz qui s'arrête avant le teminus, le yyy qui est dévié, j'ai mis plus de deux heures pour rentrer entre 18 et 20 heures, dont les 30 dernières minutes en marche à pieds. Pour, rappelons, moins de 10 km.

Maintenant rien n'empêche les plus courageux, les plus sportifs et les plus astucieux d'utiliser leur vélo. Ne rêvons pas, nous n'aurons pas des pistes cyclables partout. Mais on pourrait au moins assouplir les conditions de circulation sur les trottoirs. Et ajouter des points d'accrochage parce que c'est de plus en plus dur de "garer" son vélo là où on veut s'arrêter.

On peut aussi combiner le tout en l'emmenant dans le RER. C'est permis. Mais pas aux heures de pointe (trop beau !) Et quand les ascenseurs sont bloqués je ne vous raconte pas les péripéties pour remonter en surface avec la bicyclette.

En ces temps qu'on annonce difficiles la nouvelle valait bien un article sans doute. Et pour les sceptiques, qui ne croient que ce qu'ils voient, pour vérifier ou ... pour aller plus loin dans une information très foisonnante : http://www.ratp.fr/

mercredi 12 novembre 2008

Candidature au jury pour les Talents du Goût

Il y a ceux qui tapent sur une boite de conserve.
Il y a ceux qui agitent une boite de granulés.
Chez nous, pour faire venir le chat "à bride abattue" il suffit de détacher l'opercule d'un yaourt. N'importe lequel fait l'affaire, nature ou sophistiqué, marque distributeur ou haut de gamme. Je n'aurais pourtant pas parié gagnant sur celui d'aujourd'hui, parfumé au thé à la menthe.

Jusqu'à ce jour nous n'avons pas encore essuyé de refus, même si le parfum café n'est pas plébiscité.


Lécher les restes d'un pot procure un plaisir intense à notre animal avec force ronronnements.

Je me demande s'il est tout à fait normal.


Et quand il ne peut pas atteindre le fond du pot avec sa langue ... il y met la patte.

Il n'est pas dans mon habitude de mettre en scène ma vie personnelle et mon entourage mais j'ai pensé que je pouvais partager cet instant avec les lecteurs du blog, en leur offrant ces images insolites.
Le titre du billet fait référence à la Semaine du goût, dont j'ai épinglé la remise des Prix le 20 octobre dernier.

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