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La publication des articles est conçue selon une alternance entre le culinaire et la culture où prennent place des critiques de spectacles, de films, de concerts, de livres et d’expositions … pour y défendre les valeurs liées au patrimoine et la création, sous toutes ses formes.

lundi 1 décembre 2008

KERMESSE de NOEL à l'école Rudolf Steiner

Elle a lieu traditionnellement le dernier week-end de novembre à Verrières-le-Buisson de 14 à 18 heures. M'y rendre une de ces deux après-midis est un passage "obligé" depuis une quinzaine d'années. Ce rituel donne le signal de l'hiver, le vrai, celui qui vous donne l'onglée (les doigts gelés) le matin, mais qui apporte son cortège de fêtes aussi.

Je n'entretiens le reste de l'année aucun lien particulier avec cet établissement dont je connais à peine les méthodes pédagogiques. Je sais qu'elles sont originales et controversées, que les frais de scolarité sont prohibitifs, que les élèves sont plutôt originaires de milieux dits favorisés. Mais cet endroit représente pour moi toute autre chose. C'est un vrai coin de campagne où le rapport au temps devient différent.
Une étoile de feuilles mortes a été dessinée sur l'herbe encore verte. Pour une fois le temps est exceptionnel. Il sera dit qu'au moins une fois ce marché de Noël se sera déroulé sous le soleil et un temps clément alors que d'habitude nous crottons nos chaussures de gadoue.

J'y retrouve l'atmosphère des villes allemandes, suisses et autrichiennes. On surprend des conversations dans toutes les langues. On croise des femmes enchapeautées, aux longues robes architecturées. Des parfums d'épices et de cannelle s'échappent de la salle à manger où les parents ont apportés des spécialités que je ne trouve que là. Des gâteaux aux carottes, des Stollen, des petits sablés, des tartes insensées ... qui ont un goût particulier.

Des escaliers de bois s'entrecroisent autour de bâtiments qui eux aussi surprennent. Ici l'atelier de sculpture qui est annoncé par des réalisations d'élèves.


En contrebas sous une tente de fortune battue par les vents, c'est le coin brocante. Que d'objets j'y ai dénichés en bravant le froid (un grand moule à gâteau en forme de sapin, des coupes à glace, un tamis pour la farine, une énorme boîte à gâteaux avec un Santa Claus ...). Cette année il y avait quelques petits animaux attendrissants.
encore des boîtes ...
un tableau de peinture (à l'huile ...)
Je n'ose donner un prix mais sachez que pour un ou deux euros vous pouvez acquérir l'objet convoité.

Un peu plus loin, la fripe, avec toujours des découvertes irrésistibles : des vêtements inouïs à des prix doux, que Renate (depuis le temps on commence à se connaitre) calcule de tête en estimant les articles avec le sérieux d'un commissaire-priseur.

Il y a aussi le marché bio, l'apiculteur, le boulanger. Je retrouve celui dont j'avais fait la connaissance au Salon de l'agriculture en mars dernier (un de mes premiers articles) avec son pain pétri avec la farine de kamut. Je ne vais pas répéter ce que j'avais écrit le 8 mars. Vous y apprendrez beaucoup de choses sur la conservation. Je vous conseille plutôt ce billet que d'aller sur leur site qui "plante" en ce moment.

Ce pain est distribué aussi au biocoop d'antony sur la RN 20, également chez Tonton et Tonton sur laplace principale de Verrières.

Remontons vers le poumon de l'école. Il en faut du souffle pour travailler à la forge.


Des élèves ont déjà préparé des bougies pour ceux qui n'auraient pas la patience de les faire eux-mêmes.

On aperçoit la salle de spectacles Odile Redon au-delà du petit jardin.









Irai-je au concert cette année ?

Ou vais-je pousser la lourde porte du château, qu'on appelle "la grande maison" ?

L'escalier majestueux conduit à des salles de classe qui ont fait place nette pour accueillir des artistes et des expositions de livres, cartes, minéraux ...

... ce ne sont pas les tentations qui manquent ...

Sur le plan de la gourmandise, il y a d'abord les petits gâteaux. Les mamans qui assuraient leur vente ne sont pas là cette année. Des sachets tout prêts sont disposés sur les tables. Ils me paraissent fades ainsi enfermés dans la cellophane. J'adorais composer moi-même l'assortiment que je faisais peser. Hésiter en tentant de deviner le goût des chapeaux de hussard, celui des pains des Capucins ou des tartines au beurre. Les boites de fer débordaient de sablés noirs et blancs, d'étoiles à la cannelle, de palets aux raisins secs, de spéculoos, d'anneaux au citron et de florentins. Je ne manquais jamais de compléter par quelques pains de cèdre pour consommer le péché de gourmandise jusqu'au bout. J'ajoutais enfin un bonhomme en pain d'épices en choisissant celui qui avait le plus joli sourire.

J'ai depuis longtemps le livret de toutes ces recettes et je peux en faire des quantités impressionnantes quand je me lance en pâtisserie. Les biscuits se gardent TRES bien. J'en ai retrouvé tout à l'heure alors que je cherchais une boite vide pour ranger ceux de cette année. Je les ai croqués avec bonne humeur. Ils n'avaient rien perdu de leur arôme de gingembre. Je me disais que lorsque j'aurais des petits enfants (quand je serai bien vieille le soir à la chandelle ...) je ramènerai en plus une de ces si jolies maisons de pains d'épices. Leur village a été descendu devant la cheminée colossale du rez-de-chaussée.
Et puis il y a LA confiture de Noël bio : une composition de pruneaux, raisins, abricots, orange fraîche (pulpe-jus-zeste), de sucre canne blanc, cannelle, clou de girofle ...

Tout au bout du couloir se cache l'entrée de la grotte des lutins. Les enfants seuls y sont admis et doivent s'accroupir pour passer sous un arceau de branchages.

Leurs réalisations, faites en classe quelques jours auparavant, sont parfois très originales. La pièce embaume le sapin.

Le soleil s'est couché et la lune éclaire le vitrail d'un halo de lumière. On se croirait dans un autre monde.

L'après-midi n'est pourtant pas finie et je n'ai pas encore tout vu.

Les bijoux de laine feutrée de Sophie Bonnet éclatent de couleur. Installée dans l'Yonne, près de Saint-Fargeau, une petite ville qu'elle s'étonne qu'on connaisse parce que c'est une "zone blanche", sans Internet, sans télévision, sans téléphone mobile... Oui mais c'est un endroit où, enfant, je passais mes vacances dans une "vraie" ferme, où il n'y avait même pas l'eau courante ... (ne croyez pas que je sois pour autant centenaire). L'absence d'Internet lui laisse le temps de créer de très jolies choses et de vivre à un rythme équilibré dans une région qui bouge culturellement parlant. La toute proche Saint-Sauveur-en-Puisaye (une des villes où a vécu Colette) est en train de dresser l'inventaire des artistes et artisans de Puisaye et devrait bientôt créer une boutique et un site.
Je retrouve toujours avec plaisir les poteries Raku qui ont migré vers les salles de classes des Petits, un peu à l'écart dans le parc. Comme j'aimerais pouvoir faire un stage avec eux !
C'est là qu'on peut inscrire ses enfants à des ateliers de confection de gâteaux, crèches en cire, oranges cloutées, confection de foulards de soie ...
Que de souvenirs me reviennent en mémoire quand nous passions des heures à attendre que nos petiots aient terminé leurs chefs-d'oeuvre !

Ecole Steiner : 62 rue de Paris- Amblainvilliers - 91370 Verrières-le-Buisson- 01 60 11 38 12
Sophie Bonnet "Les rivets" 89170 St Fargeau - tel 03 86 74 16 28
Delphine Iskandar et Bernard Amadieu, Céramique-a2, Roc de Curios -46160 Calvignac - 05 65 21 99 60

2 commentaires:

Cuisine Framboise a dit…

Magnifique article, Marie-Claire. j'ai adoré me promener dans ce parc.. temps suspendu. Par contre, tu exagères, On veut les recettes! Bonne fin de semaine.

Marie-Claire Poirier a dit…

Bien sûr que vous aurez les recettes ... ASAP, comme me disait mon boss (As Soon As Possible). Allez, je m'engage pour dimanche soir !

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