Publications prochaines :

La publication des articles est conçue selon une alternance entre le culinaire et la culture où prennent place des critiques de spectacles, de films, de concerts, de livres et d’expositions … pour y défendre les valeurs liées au patrimoine et la création, sous toutes ses formes.

vendredi 31 décembre 2010

Soufi mon amour

J'avais découvert Elif Shafak l'an dernier avec Lait noir aux édition Phébus. Elle y brossait les splendeurs et misères de la condition de mère et d’écrivain. Cet ouvrage polyphonique lui avait été inspiré par sa propre expérience de la maternité et d'une lourde dépression postnatale après la naissance de sa fille en 2006.

The Forty Rules of Love (Soufi, mon amour), paru en Turquie en 2009, achève de consacrer sa popularité dans le domaine littéraire. En parallèle de cette activité d’écrivain, Elif Shafak enseigne les sciences politiques. Sa thèse sur « le mysticisme islamique et la compréhension circulaire du temps » a été primée par l’Institut des sciences sociales turc. Elle vit à Istanbul avec son mari et ses deux enfants et on peut se demander en quoi ce roman là peut avoir quelque chose d'autobiographique, à commencer par le prénom de l'héroïne, si proche du sien.

Ella Rubinstein a en apparence tout pour être heureuse : une jolie maison dans le Massachusetts, trois beaux enfants, un chien fidèle. Mais, à l’aube de ses quarante ans, elle se demande si elle n’est pas passée à côté d’elle-même. Les infidélités de son mari ne sont plus un mystère et les cours de cuisine du jeudi ne suffisent pas à exalter sa vie monotone. Décidée à reprendre une activité professionnelle, elle est engagée comme lectrice par un agent littéraire. Sa première mission : rédiger une note sur un manuscrit signé Aziz Z. Zahara. Ce roman, qui retrace la rencontre entre le poète Rûmi et le plus célèbre derviche du monde musulman, Shams de Tabriz, va être une révélation pour Ella. Au fil des pages, elle découvre le soufisme, le refus des conventions et la splendeur de l’amour. Cette histoire se révèle être le miroir de la sienne. Aziz – comme Shams l’a fait pour Rûmi sept siècles auparavant – serait-il venu la libérer ?

Il y a plusieurs niveaux de lecture et on imagine aisément combien il y a matière à transformer le livre en un script capable d'intéresser un producteur américain. C'est l'histoire d'une femme encore jeune qui fait le bilan de sa vie. Elle a perdu beaucoup d'estime de soi et aurait grandement besoin qu'on lui tienne la main et qu'on l'encourage à se révéler.

C'est l'histoire d'un homme qui a déjà entrepris de reconsidérer le sens de son existence.

Ces deux là sont "forcément" appelés à se rencontrer malgré la distance géographique et culturelle qui les sépare.

C'est aussi un roman historique retraçant la rencontre entre le grand mystique Rûmi et le derviche Shams de Tabriz, au XIIIe siècle.

C'est enfin un roman philosophique qui explique les principes fondateurs du soufisme qu'Elif Shafak présente comme la religion de l'amour, censée apporter une énergie vitale, chaude et apaisante.

Au final nous avons entre les mains un échange épistolaire inséré dans un roman historique et ésotérique. Ce livre n'est pas facile à lire parce que les allers retours entre le moyen-âge musulman et l'époque contemporaine ralentissent la progression de l'histoire, parce que la mise en abîme des intrigues est complexe, parce que la portée philosophique mérite qu'on prenne le temps d'intégrer chacune des 40 règles qui ponctuent le récit. On ne songe pas nécessairement à les cocher au fur et à mesure de leur apparition et on apprécierait d'ailleurs un récapitulatif en fin d'ouvrage.

Pressentant probablement qu'il sera difficile de convaincre des occidentaux de la supériorité du soufisme sur toutes les autre religions Elif shafak a habilement choisi de placer son personnage principal dans le monde américain, a priori rationnel. On s'identifie à cette femme sans y prendre garde. Qui ne serait pas ému(e) comme elle d'apprendre qu'un parfait inconnu, dans un des coins les plus reculés du monde, a prié pour son bien-être et noué un ruban sur un arbre à souhaits ? (p. 72)

Nous sommes tous disposés à dresser comme elle une liste de dix résolutions à entreprendre d'urgence (p.134). Je parie que beaucoup vont se livrer à cet exercice dès le matin du premier janvier.

Les paroles du livre résonnent alors avec justesse : si tu veux changer la manière dont les autres te traitent, tu dois d'abord changer la manière dont tu te traites. Tant que tu n'apprends pas à t'aimer, pleinement et sincèrement tu ne pourras jamais être aimée. Quand tu arriveras à ce stade, sois pourtant reconnaissante de chaque épine que les autres pourront jeter sur toi. C'est le signe que bientôt tu recevras une pluie de roses.(p. 159)

Soufi, mon amour d' Elif Shafak, Phébus, 2010

jeudi 30 décembre 2010

Combinaison hivernale

Je ne résiste pas au fromage blanc maison. Cette fois je n'ai même pas attendu qu'il repose une heure au réfrigérateur après l'avoir battu.

J'ai prélevé un petit bol, ai arrosé d'un caramel, lui aussi maison, aromatisé de graines d'anis étoilé.

J'avais fait la veille un cake aux carottes (toujours meilleur le lendemain) qui s'est parfaitement accordé bien qu'il soit insuffisamment cuit. Vous me direz qu'il valait mieux qu'il soit moins que trop cuit. Depuis mon déménagement j'ai un vieux four à la porte déglinguée, que je n'osais pas faire fonctionner. J'ai attendu six mois pour faire une première tentative avec une cuisson en papillote, puis je me suis risquée avec ce gâteau. Faudra peut-être à l'avenir que je monte le thermostat ... car manifestement y'a pas que la porte qui soit fatiguée.

Ce n'était toujours pas un cake gonflé à bloc. Il sera dit que je n'arriverai jamais à un résultat parfait (ceux qui ont lu Comédienne pour Coté cuisine comprendront). Il était malgré tout très mangeable bien sur. Les carottes n'avaient pas fondu, les noix étaient bien croquantes.

Quelques litchis, pour moi fruit de Noël davantage que l’orange, ont apporté une touche d'exotisme. Le fruit est difficile à décortiquer, son noyau est un peu amer, mais la douceur de la chair le rend particulier.

On devine une bougie parfumée en arrière plan. Malgré mes connaissances en la matière la bougie s'est creusée quasi irrémédiablement, noyant la mèche. Sachant qu'il y a un remède à tout j'ai trouvé par hasard un truc pour qu'elle fonctionne : en abandonnant une allumette dans le verre, le charbon de bois fait mèche naturelle. Elle peut brûler quelques secondes comme des heures. Vraiment.

La recette du cake :
Battre 2 œufs avec 125 g de sucre jusqu'à doublement de volume. Ajouter 125 g de beurre et 200 g de farine. Puis 1/2 de sachet de levure alsacienne et une pincée de bicarbonate de soude. Enfin 1/2 cuillère à café de cannelle en poudre (j'ai préféré cette fois employer Alma mater de Saravane), 250 g de carottes râpées et 60 g de cerneaux de noix concassés
Cuire 50 minutes à 180°. Attendre (si possible) 24 heures avant de consommer.

mercredi 29 décembre 2010

Conversation(s) avec une femme de Hans Canosa

Vous avez raté Victor Hugo, mon amour au théâtre. C'est vraiment bête parce que c'était, cela reste, une superbe histoire et je nous souhaite pour 2011 que la pièce sera diffusée à la télévision. Dans l'immédiat je ne serai pas rancunière et je vais vous donner une autre carte, cinématographique cette fois, avec Conversation(s) avec une femme.

Sous le titre original Conversations with Other Women, réalisé par Hans Canosa en 2004, le film est passé à la vitesse d'un éclair sur les grands écrans. Helena Bonham Carter et Aaron Eckhart y composent un couple mythique, digne de In the mood for love, c'est peu dire.

Pour impliquer émotionnellement le spectateur le réalisateur a eu recours au procédé du double écran dit principe du split screen qui consiste à diviser le cadre en plusieurs parties (ici, deux) pour présenter une image formée de plusieurs éléments. D'habitude c'est sur les génériques qu'on a recours à cette astuce pour en montrer le plus possible dans un minimum de secondes. Par exemple dans l'Affaire Thomas Crown, dans la version de 1969.

Ce qui est nouveau c'est que Canosa a construit la totalité du film sur ce principe qui permet de doubler en permanence le point de vue. Le spectateur entend les dialogues et suit les réactions des deux personnages en parallèle. Il est dans la peau de l'un et de l'autre. Il vit à la fois leur présent et leurs souvenirs.

Partager cette intimité était essentiel pour croire à cet amour finalement impossible et pourtant sincère et véritable. Conversation(s) avec une femme est une histoire d'amour inhabituelle et un film surprenant, tant sur le plan technique que sur celui de l'interprétation. On n'en sort pas sans émotion. Vous reconnaitrez sans doute qui chante la chanson. Elle n'était alors pas célèbre comme aujourd'hui et pour ce qui est de l'amour elle en connait un rayon ...

mardi 28 décembre 2010

Quand Geneviève Lenain prépare le foie gras ...

L’école de Geneviève Lenain a des airs de salle de restaurant. Le regard y plonge direct, depuis la rue, par une vitrine immense. La longue table cumule la fonction de plan de travail et d’espace de dégustation.

C’est peu dire que Geneviève est atypique. Elle a appris partout et de tout le monde, sans se sentir tiraillée entre ses origines et ses rencontres. Élevée à la campagne dans des familles françaises du Loir-et-Cher et du côté de Jarville, en Meurthe-et-Moselle, elle apprécie la cuisine des terroirs qui est celle de son enfance. Elle sait qu’un cèpe qui a poussé sous des pins bordelais n’aura pas le même parfum que celui qui sera ramassé sous des châtaigniers.

A 8 ans elle découvre les spécialités asiatiques en même temps qu’elle peut enfin vivre auprès de sa maman. Celle-ci gagne sa vie en confectionnant des pâtés impériaux qu’on lui paie à la pièce. Impossible de ne pas l’aider. C’est l’apprentissage d’une forme de travail à la chaine, mécanique, mais fait dans le respect des traditions. Les anciens ont une présence très discrète dans l'univers de cette cuisinière.
Elle ne fera connaissance avec le Vietnam qu’après la guerre, dans les années 75-76. Grande voyageuse, elle a fait la cuisine à Bamako, à Dakar, au Maroc, à Tahiti ...

Elle connait aussi très bien les grands classique russes qui lui ont été enseignés par sa belle-mère. C’est à elle qu’elle doit ses recettes de biche, de marcassin, de Koulibiac de saumon, de foie gras. Chez elle pas de Noël sans Pavlova, un dessert en forme de gâteau et à base de meringue qui a été inventée en l’honneur de la ballerine russe Anna Pavlova. Croustillante à l'extérieur, molle à l'intérieur, décorée de fruits posés au sommet, rien d‘étonnant à ce que Geneviève apprécie particulièrement cette gourmandise même si son cœur balance avec une Vatrouchka, sorte de gâteau crémeux aux raisins et au fromage blanc parfumé au citron.

Curieuse de nature, elle adore les marchés où elle court sans prendre le temps de défaire ses valises, même si c’est à Venise qu’elle est en vacances.
On a tellement de chance de pouvoir avoir accès à tant de produits. Les marchés sont colorés, c’est du spectacle vivant.
La cuisine est vite devenue pour Geneviève une passion, jamais une corvée, à l’inverse du repassage. Elle en a fait son métier, je devrais employer le pluriel, puisqu’elle a développé l’école de cuisine en parallèle d’une activité traiteur et de conseil.

Outre l’éclectisme culinaire, sa spécificité est son souci constant de ne rien laisser perdre. Elle en connait un rayon en terme de développement durable, capable d’arrêter net l’explication d’une recette pour expliquer ...
---> comment recycler la peau du poisson : on la chipse 5 minutes au four à 180° entre deux feuilles de papier sulfurisé et hop cela fera une belle décoration argentée,
---> des croutes de pain d’épices qui font merveille en chapelure sur une escalope de veau,
---> le zeste d’un citron vert, parfait pour parfumer du sel que vous conserverez dans un flacon de verre, mais vous pourrez aussi bien employer un zeste d’orange,
---> le secret d’un fumet de crustacés : on fait blondir une échalote sans colorer, on ajoute les têtes de poisson ou les carcasses de crevettes, on couvre à hauteur, on laisse frémir 20 minutes et on filtre.
Quand on a connu le manque toute petite on est conditionnée à jamais. Cela dope votre instinct de survie et vous donne du mordant.
Il est courant désormais de comparer la cuisine asiatique et la cuisine française. De dire que dans la première l’essentiel du temps est consacré à la préparation alors que la cuisson est rapide, et que ce sera l’inverse en France. On n’utilise ni laitage ni crème au Vietnam. Mais il faut aussi comprendre que la façon de manger est différente. En Asie on dispose tous les plats au milieu de la table. Chacun prend ce qu’il veut, en petites quantités et dans l’ordre qui lui convient.

Diplômée de l'École Grégoire Ferrandi, Geneviève Lenain a forgé son parcours culinaire en travaillant au sein de prestigieuses maisons de traiteur : Rossell, Flo Prestige, Potel & Chabot … Elle a créé l’Évènement Gourmet il y a plus de 20 ans mais elle ne s’est jamais assise sur ses lauriers. Elle a passé brillamment le très difficile examen de Meilleur Ouvrier de France en 2000. Depuis elle a étendu ses activités à l’École des Gourmets où elle est plutôt spécialisée dans le salé tandis que Christian N'Guyen a en charge le sucré. Sa fille ainée, Ludmilla œuvre à la logistique et aux achats tout en mettant la main aux pièces cocktail.

J’ai suivi chez elle un cours de préparation du foie gras un samedi matin et suis revenue avec « mon » nougat de foie qui plus tard régalera ma fille. Une recette simple à réitérer.

Une fois le foie déveiné (pour cela chacun sa méthode, à chaud ou à froid, le but étant de retirer un maximum du réseau veineux) on le sale et le poivre en respectant la proportion de 12 grammes de sel et 4 de poivre pour 1 kilo de produit.

Ensuite on dispose des petits morceaux de fruits secs. On peut, si on en aime le triple goût d’amande, de caramel et de vanille, gratter de la fève Tonka. On serre bien en formant un rouleau qu’on va envelopper dans trois couches de film. On noue à chaque extrémité comme un bonbon et on cuit 15 minutes à la vapeur.
L’intérêt d’un cours est d’apprendre plusieurs techniques culinaires et de présentation. Ce matin là nous avons fait des cornets de chorizo, des aumônières, des bonbons et des mini sandwichs de pain d’épices … que des pièces en déclinaison autour d’une mousse de foie gras. C’était de saison !

Les élèves attentifs n'ont pas perdu une miette des explications, notant scrupuleusement tous les conseils alors que les assiettes patientaient pour une dégustation qui a été accompagnée d'un verre de Monbazillac, en toute modération bien entendu.

Par chance l’École dispose d’une cellule de refroidissement qui a permis à chacun de ramener ce qui a été fait sans danger sur le plan bactériologique.



École des Gourmets
, 154 Rue de Charenton - 75012 Paris- 01 43 42 34 38
Métro : Reuilly - Diderot

lundi 27 décembre 2010

Another year de Mike Leigh

Il sort officiellement quelques jours avant le Nouvel An et j'ai eu la chance de le découvrir en vraie avant-première il y a quelques mois en clôture du Festival Paysages de cinéma. J'ai attendu pour en parler qu'il soit accessible.

Mike Leigh était déjà venu à Cannes pour y remporter une Palme d'or. C'était en 1996 avec Secrets et Mensonges. Habitué de la Croisette qui le recevait pour la quatrième fois et annoncé parmi les favoris Mike Leigh est cependant reparti bredouille. Le jury est resté imperméable au subtil humour et à la tendresse gris rose d’Another year.

Raconter la vieillesse, la solitude, l'assistance, l'abandon, le partage, la solidarité et le don de soi ne sont peut-être pas les bons ingrédients pour les cinéphiles cannois. Surtout quand on adopte le point de vue d'un couple de cinquantenaires heureux qui supporte, dans tous les sens du terme, les chutes de moral de leur entourage. Sans doute trop banal et insuffisamment glamour.

Le public, lui, se reconnait dans cette atmosphère pourtant très anglaise, appréciant un film où les héros sont des gens ordinaires, ou presque. Gerri est psychologue. Tom est géologue. La première sonde les âmes. Le second les sols. Tous deux se ressourcent dans leur jardin au fil des saisons.

Une année s’écoule avec joies, peines, contradictions que leur famille et leurs amis déversent dans leur sweet home.

Le couple excelle dans l’empathie et la compassion … jusqu'à nous donner des complexes.

On est vite embarqué dans la non-histoire qui se laisse apprécier comme une tasse de thé fumante ou un verre de bon vin, selon l’heure de la journée. Les dialogues sont économes de paroles et sonnent absolutely right.

C'est un film où il ne faut pas chercher d'analyses complexes de la société britannique même si, en arrière-plan, on comprend que le chômage est un facteur aggravant. L'essentiel reste qu'il faut être responsable de ce que l'on fait, c'est à dire de sa vie. Cette petite phrase dite à la fin du film marque les limites à l'entraide et à la générosité comme le sifflet de l'arbitre marque la fin du match.

Les personnages ont craquelé, ou craqué, selon leur niveau de pathologie. L'admiration pour le couple de Tom et Gerri s'effrite. Leur générosité a atteint ses limites et le capital de sympathie s'est épuisé, doucement, sans la moindre tragédie mais non sans humour ni tendresse.



A quelques jours d'une autre nouvelle année je vous la souhaite bonne et heureuse. Cheers !



Pour lire ou relire les critiques et la présentation du festival, voir les billets de septembre 2010 :
Oncle Boonmee
Pieds nus sur les limaces
Lumière de paysage en soirée d'ouverture
Des dieux et des hommes

dimanche 26 décembre 2010

Victor Hugo, mon amour

Si on me dit Victor Hugo romancier... je pense aux Misérables.

Si on me dit Victor Hugo poète ... je pense aux Contemplations.

Si on me dit Victor Hugo homme politique... je pense aux discours sur la liberté de la presse.

Si on me dit Victor Hugo amoureux... je pense à Juliette Drouet.

Et aussitôt à Anthea Sogno qui incarne la grande amoureuse à la Comédie Bastille jusqu'au 31 décembre. La comédienne a fait un travail immense en construisant les dialogues de la pièce en les puisant dans les 23650 lettres que les amants ont échangé au cours de cinquante ans d'un amour passionné.
Tu es la nécessité de ma vie. (...) Ecris-moi avait supplié le jeune homme à sa toute jeune maitresse qui le prit au mot : Alors on n'a pas fini !
Présenté au festival off d'Avignon l'été 2008, le spectacle fut aussitôt un succès. Il est depuis "monté" sur Paris. Les spectateurs sont toujours aussi nombreux à chaque représentation, même s'il faut braver la neige et je vous encourage à programmer une soirée auprès de ces amoureux hors du commun avant que le rideau ne tombe pour la dernière fois. Il vous reste quelques jours ...
Victor Hugo, mon amour, c'est un vrai décor qui nous plonge dans la France d'il y a deux siècles. Des costumes chatoyants. Des jupons qui virevoltent. Des plumes qui crissent. Une interprétation si juste qu'on a l'impression d'assister à quelque chose de rare. Car enfin, bien que le poète ne soit pas un saint, ses sentiments ne font pas de doute. On palpite à l'unisson des cœurs de Toto et de Juju, comme ils s'appelaient l'un l'autre. C'est très beau !

C'est aussi très distrayant parce que l'humour et la frivolité sont au rendez-vous.

C'est enfin instructif sur la condition féminine de l'époque, et accessoirement sur les pratiques littéraires. Pas de photocopieuse, il faut recopier les textes à la main et c'est Juliette qui fait ce travail. On redécouvre aussi certaines jolies paroles de Victor Hugo comme les morts ne sont pas morts pour tout le monde. il suffit de les aimer pour les faire revivre en soi.

Pour vivre, Victor et Juliette rayonnent !

Victor Hugo, mon amour, d’Anthéa Sogno
Compagnie Anthéa-Sogno
Mise en scène : Jacques Décombe
avec Anthéa Sogno et Sacha Petronijevic
Comédie Bastille 5 rue Nicolas Appert 75011 Paris
Du mardi au samedi à 19 h 15, dimanche à 15 h
Et pour en savoir plus : www.victor-hugo-mon-amour.fr

samedi 25 décembre 2010

Fromage de Noël en guise de 14 ème dessert provençal

J'ai vu des camemberts à la truffe à des prix astronomiques.
Je n'en ai pas dégusté. J'ignore donc ce que je perds.
Par contre je vous propose une alternative beaucoup plus économique, et totalement satisfaisante en terme d'alliance : il s'agit de couper un fromage dans le sens de l'épaisseur et de le fourrer avec une tapenade d'olives noires. J'avais choisi un Coulommiers Bons Mayennais (plus neutre que le Camembert ou le Brie mais c'est question de goût). A faire la veille pour davantage de saveur.

Pour faire cette tapenade on mixe

300 grammes d'olives noires
50 grammes de câpres
10 filets d'anchois
1 gousse d'ail
1 cuillerée à soupe de jus de citron

La tapenade maison c'est tellement bon qu'évidemment je vous donne des proportions qui permettent de tartiner du même coup plusieurs baguettes à d'autre repas.

On sert le fromage en portion généreuses avec une petite salade améliorée de pousses d'épinards et une belle tranche de brioche maison.
Il se pourrait qu'on ait inventé là le 14ème dessert provençal de Noël

vendredi 24 décembre 2010

Lennon imaginé par David Foenkinos

Après une enfance terrible, une plongée précoce dans l’immense célébrité, sa rencontre décisive avec Yoko Ono, des années d’errance d'alcool et de drogue, John Lennon a décidé d’interrompre sa carrière en 1975, à l’âge de 35 ans, pour s’occuper de son fils Sean. Pendant cinq années, à New York, il s’est retiré de la vie médiatique et n’a pas sorti d’album. C’est durant cette période qu’il a pris le temps de réfléchir à la folie de son parcours. Jusqu’à ce que le fil de son existence soit brutalement interrompu, le 8 décembre 1980, jour de son assassinat par un déséquilibré. Imaginant les confessions du créateur des Beatles et s’emparant d’une période méconnue de sa vie, David Foenkinos dresse un portrait intime et inédit de John Lennon.

La couverture n’est pas engageante. L’aplat jaune citron jure au-dessus de la photo d’archive où le chanteur n’est pas à son avantage. Que des millions de femmes hystériques aient été prêtes à tout pour l’approcher est un mystère que la découpe du titre suggère d’éclaircir comme le faisceau d’une lampe torche braquée sur un indice.

Erreur de communication ou au contraire choix visionnaire pour évoquer la schizophrénie du personnage ? Lui-même s’étonnait d’être « un pauvre type se prenant pour Dieu ». Mort de trouille quand il lui fallait parler à deux personnes et parfaitement à son aise pour chanter devant un auditoire de 50000.

Mais plus que tout c’est le nom de David Foenkinos qui m’a donné envie de lire l’histoire d’un cafard qui rêvait d’arrêter la guerre en chantant Give peace a chance. L’auteur de la Délicatesse ne pouvait qu’exceller dans une biographie attentionnée et romantique.
Certaines bio sont comme des photos anthropométriques, faites dans les sous-sols de la PJ. D’autres ouvrent des univers comme savaient si bien le faire Sarah Moon ou Robert Doisneau. Peu m’importe donc que l’ouvrage de Foenkinos soit un peu, beaucoup ou très exact. S’il n’est pas académique il n’en est pas moins juste.

Au lieu de pointer le coté sale gosse de Liverpool comme le film Nowhere boy (sorti il y a quelques jours) semble le faire, David Foenkinos restitue les influences qui ont balloté John Lennon. Son récit avance, d’hypothèse en hypothèse, jetée chapitre après chapitre comme autant de dalles d’un chemin japonais assez tortueux. S’exprimant en son nom il nous livre le fruit de ce travail au cours de 18 séances de confidences imaginaires sur le divan d’un psy. Nous sommes conviés à ces conversations intimes où l’ordre chronologique n’a pas lieu d’être.

Ce qui importe est de comprendre ce que ses parents lui ont transmis. Son père voulait être chanteur (il a sorti un disque en utilisant quasiment le même titre qu’une de ses chansons); sa mère, qui jouait du banjo, lui a appris ses premiers accords. Mais aucun ne s’est comporté comme des parents doivent le faire avec leur progéniture. L’enfance de John est régie par l’ennui et la solitude.

L’imagination du gamin prend racine dans le néant et l’évasion semble la seule voie possible. Lennon sera marqué à vie par le sentiment du provisoire et ne se remettra pas d’un sentiment de laissé pour compte qui favorise les déceptions et les coups de foudre inverses. Rien d’étonnant à ce que son livre préféré ait été Alice au pays des merveilles.

L’histoire des Beatles démarre comme une révolte d’ado dans l’Angleterre bien lisse de la fin des années 50. Le groupe qui se constitue n’aurait pas du subsister. Quelques années d’écart entre les quatre garçons l’auraient fait voler en éclats s’il n’y avait eu la suppression du service militaire qui leur permet de ne pas se séparer. Une destinée tient à peu de choses comme celle-là.

On peut dire aussi que s’il n’avait pas obtenu (après des années de patience et de procédure) la citoyenneté américaine John Lennon n’aurait pas été assassiné à New York.

David Foenkinos fait revivre le combat contre sa violence intérieure alors que la société américaine est électrocutée par l’ampleur de la guerre du Vietnam et que John Lennon milite pour la paix. Il décrypte la fascination exercée par l’Inde sur de nombreuses personnalités du show-business.

Il analyse la rencontre essentielle avec Yoko Ono, la seule personne qui lui ait donné la force de s’accepter. Plus qu’une femm, Yoko fut un monde qui absorba tout entier le chanteur.
Il réussit surtout à nous rendre l’humanité d’un homme dont la vie ne lui appartenait plus, qui derrière ses petites lunettes d’intello sarcastique, n’aspirait qu’à la bonté et à l’amour. Un homme victime d’une célébrité atomique et qu’il sacrifia sans un regret pour élever son second fils.

L’auteur raille avec culot tous les connards qui font des livres sur Lennon, qui mythonnent 300 pages (p.124). A juste titre. Il a gagné son pari d’aller plus loin que les autres biographes, infiltrant le crâne de cet homme qui le touche, dont la musique l’accompagne tout le temps et qu’il admire d’une manière infinie.

David Foenkinos, Lennon, Plon, 236 pages

jeudi 23 décembre 2010

Je ne suis pas ta chose de Julien Daillère

Une petite fille et ses parents s’apprêtent à partir en vacances à la neige. Sur le chemin, ils s’arrêteront chez la grand-mère qui vit seule au bas de la montagne pour l'emmener dans sa future maison de retraite. Enfin, théoriquement ...

Le décor rassemble des meubles de guingois. Les vêtements sont empesés. Les visages masqués. Les personnages sont raides et se meuvent comme des pantins télécommandés par leurs forces intérieures. On ressent combien le spectacle sera différent selon le point de vue adopté et que toute la perspective en sera modifiée.

Il y a déjà 18 pulls dans la valise mais la mère hésite encore entre un bleu ou un violet. C'est une préoccupation qui mobilise toutes ses forces. La fille, elle, veut prendre uniquement sa robe jaune. Ce sera non. Sauf peut-être, oui on verra, si elle mange ce qui a été préparé pour le dîner.

Combien de malentendus familiaux derrière ce oui on verra !

Les masques autorisent une mise à distance dont personne n'est longtemps dupe. Nous ne valons guère mieux que ces pitoyables tractations ratées auxquelles on se livre les uns les autres. Même si on geint qu'on vit dans une société où fait pas bon être vieux (entendez mal portant) on ne met rien en place pour adoucir les choses.

Je ne suis pas ta chose témoigne des ravages de l'égoïsme, de la dépendance (l'enfant vis à vis de ses parents, la femme sous l'emprise du mari et vice versa, la personne âgée). On n'écoute pas les besoins des autres puisqu'on ne sait même pas entendre les siens propres.

Alors qu'il est impossible de décider pour soi la couleur d'un pull qu'est-ce qu'on est prompt à trancher pour les autres des choix de vie radicaux comme celui de quitter sa maison.

Combien de cruautés se masquent derrière des c'est bon pour toi !

Évidemment la volonté paie davantage tant qu'on a la vie devant soi, la jeunesse pour force. La fillette finira par obtenir gain de cause avec sa robe. Mais pour combien de temps ?

Loin des contes de fées et des mondes idéalisés, Julien Daillère nous parle des complexes autour desquels ils organisent leur quotidien avec humour et émotion dans l’univers doux-amer d'une enfance qu'on ne quitte jamais tout à fait.

Je ne suis pas ta chose est la troisième création de Julien Daillère. Je l'ai vu le jour de la dernière représentation, à l'Espace Daniel Sorano de Vincennes - 01 43 74 73 74. On ne peut que souhaiter une reprise prochaine. C'est un excellent travail dont les extraits visibles sur Internet ne rendent pas la qualité. Il faut absolument aller voir la troupe sur scène.

Par chance, le premier spectacle, qui fut un grand succès, s'annonce en tournée en 2011 et je vous le recommande tout autant. Vous y ferez connaissance avec Océane, cette "sage" petite fille "sage" qui vous embarquera promptement entre rêve et réalité.

Les contes de la petite fille moche sont programmés en 2011 à Neuilly-sur-Seine, Saint Cloud, Pontault-Combault, Saint-Lô, Brignais, Mont-de-Marsan... Retrouvez toutes les dates et les infos pratiques sur le site de la compagnie La Traverscène.

mercredi 22 décembre 2010

TAG DES CADEAUX DE NOEL

(billet mis à jour le 26 février 2011)
Y aura-t-il un livre pour vous sous mon sapin à Noël ?

Je n'avais pas été "tagguée" depuis quelque temps. Celui-ci, envoyé par Sophie, correspond pile poil au billet que j'avais envie d'écrire soit pour célébrer des livres que j'adore soit pour citer des ouvrages reçus en service de presse et si décevants que je n'en ferai jamais une critique malgré les relances insistantes (et déplacées) des stagiaires d'un attaché de presse qui s'imagine que parce qu'on est blogueur on est aux ordres pour s'extasier sur commande. (Papa Noël pourrais-u m'envoyer à moi aussi un stagiaire pour me filer un coup de main dans l'écriture du blog ?)

Le sujet du tag consiste à choisir un livre qu'on offrirait à cinq personnes différentes en fonction de leurs goûts. Si je m'écoutais j'en emballerais une vingtaine mais cela me prendra trop de temps et je vais encore être en retard .

J'ai glissé sous le sapin celui-ci en premier, pour une bloggeuse cinéphile qui aime aussi la bonne littérature. Elle pourra le lire en jetant un oeil sur le biopic de John Lennon qui est sorti le 8 décembre dernier. J'attends avec impatience sa critique de Nowhere boy.
Pour une bloggeuse avec qui j'ai partagé tant de fiches de lectures l'an dernier et pour la consoler de sa déception de Lait noir
Et pour cette autre dont je sais qu'elle aime le théâtre
Et pour celle-ci, grande voyageuse capable d'abandonner la blogosphère plus d'une année un livre que je voudrais partager avec tous ceux qui ont besoin d'évasion, d'air et qui n'ont pas peur d'affronter les éléments déchaînés...Ces 365 messages sont de vrais faux fortune cookies pour l'année 2011, présentés dans un ordre aléatoire et illustrés avec des dessins. La plupart sont inventés et il manque la recette de petits gâteaux mais le ton drôle, kitsch, méditatif ou interrogateur devrait plaire à cette autre amie bloggeuse. Je sais que le calendrier humoristique dont elle arrache une page chaque matin va bientôt s'épuiser ...
A vous, Sandra, Armande, Zarline, Claudia, Marie, de prendre la suite, même au-delà de Noël car c'est bien connu les livres c'est pas périssable.

Pour lire mes critiques il faut cliquer sur la couverture. Toutes ne sont pas encore écrites. Le billet sera mis à jour au fur et à mesure.

mardi 21 décembre 2010

Joyeux Noël

Le matin j'ouvre ma fenêtre et je découvre cette allée si blanche.

Le soir je tombe en arrêt devant ce lustre (des cristalleries Baccarat) dans le quartier parisien de la Madeleine. J'ai envie de chanter sonnez clochettes, résonner trompettes sans attendre le 24 ...

lundi 20 décembre 2010

Footloose, la comédie musicale succède au film

L'expression est classiquement traduite par "libre comme l'air". Aujourd'hui on dirait plutôt "lâche-toi". Perdre ses chaussures c'est risquer de perdre pied. Accepter d'oublier ses repères pour y gagner en liberté et en épanouissement personnel n'est pas facile et c'est tout le propos du sujet.

Cela reste une question d'actualité.

L'intrigue de Footloose est tirée d'une histoire vraie, celle du lycée d'Elmore City en Oklahoma, dont le bal de fin d'année 1979 faillit être menacé par une loi locale du 19e siècle qui interdisait toute danse dans les limites de la ville.

Le film, comme les comédies musicales, situent l'action dans la petite ville de Bomont. La danse et les musiques sont proscrites depuis l'accident de voiture qui a emporté le fils du révérend Shaw Moore. C'est dans ce contexte que Ren McCormick, jeune homme de Chicago et danseur, débarque un jour. Essayant d'abord d'ignorer la loi, il va finalement décider de la combattre, essayant de prouver au révérend que la danse ne mène pas nécessairement à la dépravation.

Une première comédie musicale a été montée en octobre 98 sur Broadway. Une version française est à l'affiche de l'Espace Pierre Cardin depuis la mi-octobre et jusqu'au 16 janvier. C'est elle que j'ai d'abord vue. Ensuite j'ai visionné le film que je ne connaissais pas malgré un succès mondial dans les années 80.
La reprise proposée à l'Espace Cardin est articulée autour de deux parties inégales. La première campe le décor en frôlant la caricature des séries B américaines. On ne croit pas un instant à cette histoire d'interdiction de la musique et de la danse par un père la morale psychorigide parce qu'à l'inverse du film le traumatisme de la mort du fils n'est pas révélé dès le début. On a le nez sur la scène. Nos oreilles sont martelées par les décibels. Et quand retentit I need a hero c'est l'image de Cate Blanchett dans sa cuisine qui s'impose à ma mémoire. J'ignorais que cet air avait été écrit pour Footloose. J'ai donc du me concentrer pour ne pas la trouver anachronique au cours du spectacle.

La seconde partie est plus cohérente. La troupe révèle alors sa vitalité infaillible et sympathique. Je peux dire que finalement j'ai apprécié la soirée. A tel point que j'ai eu envie de poursuivre en visionnant le DVD du film.

Je ne hiérarchise pas les deux. Ils sont désormais complémentaires. Il y a dans le film des scènes mythiques qui ne peuvent pas être restituées sur scène : le générique avec des gros plans sur les pieds des danseurs ... et leurs chaussures, l'affrontement des tracto-pelles sur la musique de I need a hero qui évoque bien entendu James Dean, le courage insensé d'Ariel, à cheval sur deux voitures comme si c'était des chevaux alors qu'un énorme truck arrive en face ... les rails de chemin de fer qui toujours catalysent les sentiments des jeunes américains (comme dans Beignets de tomates vertes), les superbes chorégraphies dans l'immense espace de la minoterie où travaille Ren. Et une pointe d'humour de ci de là comme cette méprise : t'es branché Police ? en faisant allusion au groupe britannique alors que la caméra montre l'arrivée du shérif local.
On peut tout de même rester surpris de voir qu'il y a trente ans aux USA il était banal d'aller au lycée en automobile, que les étudiants cumulent tous études et petits boulots, qu'il y a un drapeau américain dans l'église, qu'il est question de cassette-pirate ... qu'on peut perdre son emploi pour des raisons pseudo-morales, qu'on ne peut pas être fille de pasteur et porter des bottes de cow-boy de cuir rouge, qu'il y a un tas de gens qui cherchent des noises dès qu'on n'est pas des leurs.
Le personnage du père y est plus puissant, plus pathétique. Il déteste la musique pop rock, lui préférant Haydn, une musique de chambre qui élève l’âme, ne perturbe pas les corps et les esprits. Les dialogues du film ne sont pas caricaturaux pour autant ni curieusement donneurs de morale :
- Si vous pouviez m’expliquer pour mon père peut-être que je pourrai pour votre fils (dit Ren) - Parfois y’ a rien à comprendre, merci (répond le révérend) - Je en suis pas tout à fait sure de croire en tout ce que tu crois mais je crois en toi (dit Ariel, la fille)
Comment savoir si la comédie musicale ne m'a pas ensuite conditionnée ? J'ai pleinement apprécié le propos, goutant la dimension historique de la réalisation qui aujourd'hui se regarde comme un documentaire sur le puritanisme américain, si surprenant, si décalé du mode de vie de la France des années 80. Le travail de l'équipe française m'est apparu avec netteté.

J'ai été frappée par la ressemblance fascinante entre les acteurs du film et ceux de la troupe de 20 artistes recrutés par Lorenzo Vitali, le producteur de Fame. Arno Diem est Ren. Tatiana Matre est Ariel et Nicolas Turconi est un formidable Willard. La mise en scène et la chorégraphie imaginés par Raphaël Kaney et Guillaume Ségouin (Fame, Hair, Cléopâtre, Le Roi Soleil) sont fidèles. Pour un peu j'y retournerai ... D'autant que les musiciens jouent en direct. L'esprit pop rock est restitué avec une touche de modernité flirtant avec le slam et le hip hop.

Footloose, Espace Pierre Cardin
1, avenue Gabriel, 75008 Paris, Métro Concorde
Du mardi au samedi à 20h30, les samedis et dimanches à 15h30
Locations : 08 92 68 36 22

dimanche 19 décembre 2010

La potière de l'atelier de la Borne (18250)

Je la retrouve toujours avec bonheur le dernier week-end de novembre pour la rituelle kermesse de l'école Steiner.










Ses poteries sont un enchantement.

Si j'avais une grande maison j'achèterais sans hésiter un vinaigrier pour faire mon propre assaisonnement.


Je reste encore modeste cette fois-ci avec une paire de tasses hautes qui rivalisent avec des mugs et qui n'ont pas leur pareil pour garder chaudes tisanes ou autres breuvages de saison.


Le sens du raffinement me surprend toujours jusqu'au moindre détail : que ce soit un presse-fruit, une anse ou même les trous d'une passoire.
















Il y a même des idées à glaner pour son propre compte. C'est à elle que je dois d'avoir modelé des entonnoirs à confiture, ce qui m'amène à vous redonner la recette de confiture d'oranges amères car c'est de saison.













Chaque année elle me surprend avec de nouvelles créations comme ces poissons qui pourraient bien me piloter jusque vers son atelier l'été prochain ... Ses prix sont modestes. Sa vaisselle est solide. Alors je vous encourage à la faire venir dans vos comités d'entreprise.

Atelier Bottani-Dechaud, La Borne (route de la Chapelotte) - 18250 Henrichemont - tel 02 48 26 70 96

samedi 18 décembre 2010

Décoration de Noël à peu de frais

On peut faire simple



très simple
















ultra simple, en nouant quelques bandes de tissus autour d'une couronne de paille






et même archi simple avec juste quelques boules
pendues au bout de rubans assortis ou contrastés ...

... les sapins peuvent pousser tranquille !

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