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vendredi 5 octobre 2012

Vous n'avez encore rien vu d'Alain Resnais

Puis-je oser ? Il conviendrait que je fasse preuve de l'enthousiasme que l'on me connait. Que je me lance dans l'exercice du médiateur expliquant, justifiant, encourageant celui qui se sent fragile à prendre le risque d'aller à la rencontre de l'inconnu, du difficile, avec la promesse d'une belle découverte.

Etais-je trop fatiguée ? Oui, sans doute. Suis-je allergique au théâtre ? Absolument pas, même lorsqu'il est filmé. Nous dirons que je n'étais pas en condition.

Voilà un film intelligent, très. Ce qui veux dire que si vous cherchez à vous distraire, à gommer les soucis endurés tout au long de la journée, il ne vous déridera pas. Il faut l'accueillir comme une oeuvre d'art. C'est à cette condition que vous gouterez jusqu'aux décors qui évoqueront alors les peintures immenses de Paul Delvaux.

Vous noterez l'extraordinaire direction d'acteurs, véritables instruments de musique dont Alain Resnais est le chef d'orchestre. Vous apprécierez la duplication des scènes avec des comédiens différents. Vous n'aurez qu'un regret, celui de n'avoir pas révisé l'Eurydice de Jean Anouilh.

Le principe de la mise en abîme entre théâtre et cinéma, passé et présent, dans un jeu de miroirs infini est parfaitement maitrisé tandis que le pendule de Foucault rappelle le temps qui passe, et qui nous est compté. Il ne fait pas de doute que la mort est devenue l'obsession du réalisateur.

S'il existait des Nobel du cinéma ce film figurerait dans le top ten. Les publics avertis jubileront.

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