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La publication des articles est conçue selon une alternance entre le culinaire et la culture où prennent place des critiques de spectacles, de films, de concerts, de livres et d’expositions … pour y défendre les valeurs liées au patrimoine et la création, sous toutes ses formes.

dimanche 2 mars 2014

"Mon" salon de l'agriculture, chapitre 2 : les fruits et légumes

Hier je vous relatais mes coups de coeur "liquides", place aujourd'hui aux fruits et légumes qui occupent un espace très conséquent au Salon de l'agriculture.

La tour FL (l'acronyme est génial), mi-fruits, mi-légumes a un succès phénoménal. Chacun s'empresse de la photographier et on peut espérer qu'elle va inciter les français à consommer les fameux 5 fruits et légumes journaliers qui garantissent une bonne santé.

Elle a été conçue par l'équipe d'Interfel, qui est l'Interprofession des Fruits et Légumes Frais. Les enjeux sont triples : parler de la filière et des différents métiers, aborder des sujets sensibles comme le prix, la qualité, et promouvoir une nouvelle symbolique représentant le savoir-faire et la fraicheur.

A ce titre la tour était une image très forte, avec ses 5 mètres de hauteur, évoquant le "made in France". La tour est destinée à voyager à Dubaï, Berlin, Madrid, avec des producteurs français.

Interfel développe tout au long de l'année des actions de communication autour de la consommation des fruits et des légumes. Avec par exemple la semaine de la Fraich'Attitude, qui se tient une fois par an, avec le programme européen "Un fruit pour la récré" qui offre des distributions de fruits et légumes frais dans les écoles, ou "Tu crées, tu croques, tu craques" qui valorise les ateliers de préparations de fruits et légumes frais et la découverte des saveurs... 
Les mascottes Frutti et Veggi étaient là pour distraire les enfants et les bornes interactives ont rencontré un joli succès.
Les 6 métiers, du producteur au distributeur étaient représentés sur une maquette géante en Lego reprenant le circuit des fruits et légumes jusqu'à nos assiettes. Des films d'animation développaient chacun des métiers.
Un pôle dégustation mettait en avant un fruit ou un légume différent chaque jour, d'un coté à travers des recettes cuites, de l'autre avec des préparations crues. Ces ateliers culinaires ont rencontré un grand succès. J'y ai découvert la barbucine, qui est une variété d'endive.
Enfin un jeu pour adultes avait pour objectif de s'attaquer aux idées reçues et aux préjugés. On pouvait gagner un petit porte-monnaie où glisser ses économies car si on suit les conseils que je donne dans la rubrique "cuisine de la récupération" on peut manger bon sans se ruiner. En voici deux exemples ici et .

Je vous le montre adossé à des tomates cerises Saveol, de production 100% française (bretonne) dans un emballage nomade totalement recyclable, et surtout réutilisable ensuite (pour transporter une boisson par exemple). l'entreprise s'est fortement engagée dans le développement durable en réduisant les traitements. ces tomates peuvent par exemple être consommés sans être lavées (donc aussi économie d'eau).

Les serres sont équipées d'écrans thermiques pour réaliser des économies d'énergie. Et ce ne sont que quelques exemples. En plus ces tomates se mangent comme des fruits (c'en sont d'ailleurs botaniquement parlant )
Restons dans l'univers de la tomate en nous projetant plein sud avec Soleillans, une marque créée par 40 paysans (ils revendiquent ce mot) provençaux qui s'engagent dans une marque alimentaire 100% française. Les tomates sont semées, repiquées, récoltées, préparées, transformées en Provence. Les ingrédients proviennent en priorité de la région, le sel de Camargue, et si ce n'est pas provençal c'est du moins français.

Ils ont présentés au salon le fruit de 5 années de travail. Un vrai savoir-faire et le potentiel local ont permis de faire revivre une usine quasi moribonde hier et qui aujourd'hui transforme 85 000 tonnes de tomates fraiches sur 12 semaines (le temps de la récolte).
Un coulis naturel, un autre au basilic, et un destiné à la pizza (appelé sauce pizza) sont les produits vedette d'une longue série.

Le conditionnement très pratique se démarque en code couleur. Le doy-pack (ou poche souple à bouchon latéral) permet de conserver le produit au réfrigérateur 8 à 10 jours après ouverture. Malgré le refus de compromis au niveau de la qualité on applaudit à la volonté de maintenir un prix de vente inférieur à 1€. Depuis octobre 2013 ce sont 200 000 unités qui ont été vendues.
Du point de vue organoleptique c'est parfaitement au point. En lien avec l'INRA une nouvelle variété sortira cette année avec plus de saveur pour faire des tomates en dés.

Autre produit français, auquel on ne pense pas spontanément, le blé EBLY qui se décline désormais dans plusieurs recettes ou mode de cuisson. J'ai testé la version expresse, délicieuse avec des lamelles de poivrons confits (voir recette).
J'avais amené une quantité de ces légumes pour faire goûter aux enfants des ateliers anti-gaspi que le Ministère de l'agriculture m'avait demandé d'animer à l'heure du déjeuner.

J'ai utilisé les fiches d'Interfel à propos des qualités des fruits et légumes pour mobiliser l'attention des enfants. Pour eux ne pas gaspiller consiste à manger tout ce qui est dans leur assiette à la cantine alors que le concept recouvre une réalité bien plus large.

Très peu d'entre eux étaient capables de distinguer dans une corbeille l'ail de l'oignon et de l'échalote. Beaucoup n'avaient jamais vu un fruit de la passion, une patate douce, encore moins une physalis. Quelle ne fut pas leur surprise d'apprendre que j'en faisais pousser en jardinière !

Ils ont été agréablement surpris par le goût de châtaigne du cerfeuil tubéreux. Et pour leur démontrer que ne pas gâcher consiste à ne pas encombrer les poubelles d'objets à usage unique je leur ai proposé de manger comme au Moyen-Age sur un tranchoir, du nom qui servait à désigner la tranche de pain sur laquelle on posait la nourriture.
J'ai fait goûter les tomates-cerises Savéol en expliquant les conditions (écologiques) de production. Je leur ai montré des poires très mures, des pommes ridées et un peu talées. La plupart avouaient que selon eux il fallait les jeter. Leur surprise fut énorme quand je leur démontrai que non seulement on pouvait en récupérer une grande partie mais que en plus ils allaient sans doute apprécier. En effet la compotée de poires (coupées en gros morceaux parce que les fruits étaient très murs, très sucrés) associées à des pommes taillées en très petits morceaux (pour qu'ils cuisent vite), une demi gousse de vanille fendue (pour le parfum) et trois tranches d'ananas en lamelles, a eu un succès franc. Et pourtant je n'avais pas ajouté de sucre.

Je leur ai montré aussi comment éplucher à vif un pamplemousse de manière à ne rien perdre ... si ce n'est la membrane amère enveloppant chaque segment. Même les plus rétifs ont été convaincus à la dégustation.

Ils ont été très intéressés par les sels parfumés (citron vert ou vanille) que l'on peut faire soi-même en quelques secondes.

Ils ont été amusés d'apprendre que je ne jetais pas les peaux de banane. La graisse contenue coté interne de la peau fait briller le cuir des chaussures.

Je vais publier régulièrement mes trucs et astuces pour témoigner que ne pas gaspiller peut rimer avec gourmandise et créativité.

Le dernier article consacré au Salon sera aux animaux.

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