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dimanche 6 juillet 2014

Nouvelle visite au Parc Zoologique de Paris

J'avais eu la chance de le visiter avant sa réouverture. J'aurais pu me contenter de mettre à jour ce que j'ai publié le 5 avril. J'ai préféré le laisser intact et reprendre les choses en ajoutant les photos des animaux qui sont arrivés depuis ... ou ceux qui ont (comme le lamentin) pris la pose devant mon objectif.

Il me semble qu'après un certain temps d'acclimatation certains d'entre eux en font désormais à leur guise. J'ai eu la chance de voir le paresseux de près. Il est désormais en liberté dans la serre tropicale et son jeu préféré est de se cacher derrière les bouches de ventilation. Vous avez donc une probabilité très faible de l'apercevoir, d'autant qu'il se déplace à la vitesse de quelques centimètres par quart d'heure.

En faisant peau neuve, le zoo de Vincennes est devenu le Parc zoologique de Paris. Si l'architecte a conservé les rochers parce que le public estimait leur démolition sacrilège, la nouvelle version ne ressemble quasiment plus à l'ancienne. On ne reconnaît que la piscine des loutres... où elles sont revenues dans l'eau tourbillonnante, et la volière des vautours, dont la voracité reste impressionnante :
Le chantier fut considérable. Il a duré trois ans et il fallut trouver aux animaux des lieux d'accueil pendant les travaux de rénovation, voire de reconstruction. Seules les girafes sont restées, étant donné la taille du troupeau et la difficulté à les transporter.
Un mois après sa réouverture officielle le Parc est toujours aussi minéral mais les animaux y sont en plus grand nombre, pour la grande joie des enfants.
J'avais photographié le bassin des otaries vide. Cela donnait l'occasion de faire de surprenantes photos. Elles sont désormais la première attraction des visiteurs, surtout au moment du nourrissage.
Les canards col vert ont fini par battre en retraite devant la fougue des manchots de Humbolt et le rhinocéros blanc (gris en réalité) a pris possession de son morceau de savane.
Je le disais à l'issue de ma première visite, les allées sont longues, les zones vastes. On parcourt des dizaines de mètres sans apercevoir le moindre poil ou la plus petite plume à l'horizon. C'est très déroutant, surtout sous la pluie et je ne peux que vous conseiller de porter des chaussures confortables.
Le public va comprendre que ce Parc est d'une autre facture que les zoos qu'ils ont eu l'habitude de visiter jusque là.
Ici c'est le qualitatif qui prime et non la quantité. Par exemple, les zèbres ne sont que trois et ils disposent de plusieurs zones d'évolution.
Les clôtures électriques ont des allures de buissons.
On croit qu'il n'y a pas de lion et pourtant il scrute au loin l'horizon dans la position de celui de Denfert-Rochereau et la lionne en fait autant.
Le bien-être des animaux est une priorité. Les girafes sont nourries plusieurs fois par jour. Des brumisateurs ont été installés pour rafraichir les manchots de Humbolt qui, à terme constitueront une communauté de 40 individus.
Les visiteurs ne sont pas en reste. Les panneaux explicatifs sont très didactiques. Les enfants disposent d'aires d'expérimentation sur leurs prouesses par exemple en terme de saut en longueur ou pour comparer leur envergure à celle d'un rapace.
Des kiosques d'exploration offrent des contenus complémentaires à la sortie de chaque biozone. D'immenses surfaces vitrées permettent d'observer les animaux comme s'ils étaient à portée de main. En plus cela doit atténuer un peu le son.
On assiste à des scènes surréalistes, comme avec les babouins de Guinée qui sont davantage observateurs des visiteurs que ne le sont les être humains.
Dans la serre tropicale, les oiseaux en liberté se sont habitués à ces obstacles et les vilains scotchs ont pu être décollés.
Cette serre tropicale remplacera sûrement le rocher dans la symbolique du lieu. Température et degré d'hygrométrie ont été calculés pour convenir aux animaux et aux plantes endémiques.
La nourriture est disposée sur des brochettes appétissantes.
Certains sont à peine perceptibles. Comme le paresseux dont j'ai parlé plus haut, mais aussi comme ces grenouilles. Il faut ouvrir le cliché en taille originale pour les deviner au centre de la photo.
Le choix des animaux est largement très réfléchi. Par exemple avec un caméléon, quelques lémuriens ou un lamentin de 600 kilos.
Beaucoup d'oiseaux aussi bien sûr dans la Grande Volière qui, elle est en plein air, mais conçue avec un dôme grillagé qui leur permet de voler.
La surprise du Parc est venue de deux espèces que je croyais connaitre, les loups et les girafes. En se trouvant à 14 h 45 devant la vitre principale de l'enclos de la meute j'avais pu assister à leur repas. Allez lire dans le billet précédent ce que j'ai ressenti en cliquant sur la photo de droite. Je n'ai pas pu renouveler l'expérience parce que le nourrissage des loups n'est pas tous les jours "au programme".

Ne vous imaginez pas que les soigneurs entrent dans l'enclos avec un seau plein de viande et qu'ils distribuent les morceaux à de gentilles bêtes qui leur lécheront les mains de reconnaissance. Cela ne se passe pas comme çà et on comprend vite pourquoi.
J'écrivais qu'avec les girafes on basculait dans un monde de lenteur et de douceur. Celles-ci vivent ensemble depuis tant de temps qu'il n'aurait pas été raisonnable de les séparer. Aucun zoo au monde n'avait la capacité de toutes les accueillir et puis le transport de bêtes de près de 6 mètres de hauteur n'est pas une mince affaire. Zarafa, la première girafe à entrer sur le sol français a d'ailleurs du faire 880 kilomètres à pied car, en 1826, il n'y avait pas encore de véhicule approprié.
La girafe a deux cordes vocales mais elle ne s'en sert qu'en situation de stress intense, pour crier un peu comme le ferait un boeuf. En temps normal elle communique avec leurs congénères en frottant leur cou. Il faut savoir que ce mode de fonctionnement lui vaut d'être la métaphore de la communication non-violente.
Les girafes du Parc sont très choyées. On leur fait faire des exercices pour les habituer à accepter du matériel chirurgical, au cas où. Elles côtoient désormais des autruches et des oryx algazelles.
Comme elles ne sortent pas si la température extérieure est inférieure à 12° elles ont un espace à leur taille en intérieur. Les visiteurs peuvent les observer à travers la vitre en se trouvant à hauteur de leur tête. C'est une belle émotion que de pouvoir regarder une girafe dans les yeux. Par contre attendez-vous à une odeur musquée d'une intensité rare.
Je me souviens du doyen des éléphants cassant des baguettes de pain d'un coup de pied pour "amuser la galerie". Il est mort à l'âge de 42 ans et c'est en souvenir de lui que le restaurant du Parc porte son nom, Siam. Il ne devrait plus y avoir d'éléphants ici, pas plus que des ours, des chèvres et autres animaux que l'on connait bien.
Par contre on découvrira le plus petit des cervidés, le Pudu des Andes, 40 centimètres au garrot.
Les propithèques couronnés, originaires de la forêt sèche de Madagascar appartiennent à une espèce très menacée. Ils dormaient lors de cette visite mais je vous les montre malgré tout parce qu'ils sont réellement fascinants. Le Parc a beaucoup d'espoir pour eux depuis que la première naissance en captivité a eu lieu en 1995.
Comptez plusieurs heures pour découvrir l'espace qui est immense.
Vu du boulevard c'est toujours le rocher qui domine, faisant oublier la vision si différente que nous avons à quelques mètres de là.

Précédent article consacré à la réouverture ici.

Parc Zoologique de Paris ... à partir du samedi 12 avril 2014
Entrée à l'angle de l'avenue Daumesnil et de la Route de Ceinture du lac Daumesnil - 75012 Paris
01 40 79 31 25
De mi-mars à mi-octobre de 10 h à 18 h en semaine, de 9 h 30 à 19 h 30 les week-ends, jours fériés et vacances scolaires (toutes zones)
De mi-octobre à mi-mars de 10 h à 17 h

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