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mercredi 15 octobre 2014

Je découvre le Programme du Café du Théâtre à Boulogne-Billancourt (92)

On connait bien le TEP (Théâtre de l'Est parisien) mais il existe son versant oriental, le TOP, théâtre de l’Ouest Parisien installé en 2003 place Bernard Palissy dans les murs de l’ancienne salle des fêtes conçue par l’architecte Alexandre Barret en 1896.

Le quartier est animé, notamment dans les domaines de la culture et du sport. Il est prisé des boulonnais et des franciliens qui résident ou travaillent là pourvu qu'ils puissent s'y restaurer en combinant qualité et art de vivre.

Rien de surprenant donc à ce que Augustin Grisoni, le fondateur de l’enseigne La Villa Corse (2 restaurants à Paris) connu de tous les Corses de la capitale et de tous les passionnés de la cuisine et des vins de l’Ile de Beauté, ait tout de suite aimé l’atmosphère particulière qui entoure un restaurant implanté sur la place qui accueille le TOP.

C'était O'Resto, qu'il a rebaptisé en toute logique le Café du Théâtre et dont il a confié les fourneaux à un jeune et talentueux chef qui a fait ses gammes auprès de Frédéric Anton, le chef étoilé du Pré Catelan. Ken Tomkowiak est inspiré. Il sait se fournir auprès des meilleurs. Et surtout, il maitrise les cuissons, ce qui est essentiel quand on met à la carte une cote de veau.

Restant dans la logique théâtrale la carte s'intitule Programme. Les produits frais du marché y jouent les premiers rôles. la représentation est donnée trois fois par jour, avec des intermèdes à toute heure comme l'impose la tradition du bistrot.
C'est une cuisine française de terroir. La carte mise en scène par Augustin Grisoni démarre avec les "Entrées des Artistes"  : poêlée de champignons, oeuf de poule mollet frit, espuma de lard paysan ; tataki de thon au sésame, wasabi…
Quand Ken le polonais est absent, c'est Sebastian Paredes le péruvien qui officie en cuisine. Ces deux là s'entendent parfaitement. Ils se connaissaient déjà et on peut parier qu'ils iront loin ensemble, ici ou ailleurs.

Ken est arrivé au Café du Théâtre le 22 mai 2014 et Sebastian a suivi le 1er juillet à la demande de Ken dont il a été le second au restaurant l'Aventure, un établissement russe du XVI° arrondissement.

Ils jouent dans la même équipe (ce sont des sportifs), partagent la même passion pour la cuisine, une bonne dose d'humour et ils sont ouverts aux idées neuves. Cela se sent dans l'assiette avec par exemple l'oeuf de poule mollet frit.

On en loupe un sur deux, m'a confié le cuisinier, mais tant pis, il reste pour le moment à la carte. Cette assiette aurait de quoi réveiller les papilles d'un anorexique par la combinaison des saveurs entre les girolles et les petits champignons et le croquant de l'oeuf cuit juste ce qu'il faut.
La carte se renouvelle tous les dix jours. Le tartare de bar et avocat, mariné au combava a fait "un carton" cet été parmi les entrées. En ce moment le pavé de cabillaud rôti, sauce vierge, purée à la truffe, plait énormément. Les prudents opteront pour le filet de Salers, sauce poivre, frites fraîches ou comme moi pour la selle d'agneau en croute d'herbes. Théoriquement servie avec des rattes du Touquet, petits pois, lardons, elle vous sera apportée avec des frites fraiches si telle est votre envie. Car pour ce qui est du service (aussi) il n'y a rien à reprocher. On se sentirait presque comme chez des amis ...
Les plats sont regroupés à "l’Affiche" : le filet de daurade royale sauce vierge, légumes cuisinés ; le suprême de poulet de Challans aux champignons, gratin dauphinois ou encore la cote de veau, cuite sur l'os, que l'on préparera spécialement pour vous si elle n'est plus au menu.
Il va de soi qu'on ne vous laissera pas "opérer" la bête avec votre petit couteau. L'assiette repartira en cuisine pour revenir prête à être dégustée. Et si vous avez le moindre doute sur l'opération on vous apportera les reliefs avec le sourire.
La carte est en constante évolution. On y trouvera dans quelque temps davantage de plats en sauce, peut-être un Bourguignon, un Petit, salé, une Daube, toujours du classique en tout cas dans l'esprit d'un bistrot haut de gamme.

La fin de l'année se clôturera avec un menu spécial.

On se régale et il est difficile de poursuivre avec un "Epilogue". Et pourtant la tentation est forte d'aller chatouiller le Paris-Brest crème mousseline Nutella dont le chef a fait sa spécialité en y posant sa touche personnelle.
A moins d'avoir envie de se rafraichir avec une coupe de glaces et sorbets de Pierre Geronimi.
Les vins peuvent être servis au verre. On trouve bien sûr des crus de l'Ile de beauté, il ne pourrait en être autrement.
Mais les bouteilles de Bourgogne ont aussi leur place et Sebastian avoue que son vin préféré est un Côte-du-Rhone, le Côte rôti.
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A la place d'un restaurant un peu endormi le Café du Théâtre réveille le quartier. D'autant qu'il est ouvert 7 jours sur 7 et de 8 heures à 23 heures, ce qui en fait une bonne adresse du matin au soir pour un rapport qualité-prix raisonnable.

La décoration est soignée, sobre mais chic. On pourrait oser un reproche : la prédominance des tables rondes, certes élégantes, mais peu propices à recevoir de multiples assiettes. Après tout cela rend surtout le service difficile et comme je l'ai dit plus haut, il n'y à rien à redire de ce coté là.

Et puis dès que les jours rallongeront la terrasse sera très agréable à occuper.

Le Café du Théâtre, 62 ter avenue Jean-Baptiste Clément
92100 Boulogne
Tel : 01 46 03 05 28

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