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lundi 5 octobre 2015

Une histoire, encore ! 50 ans de création à l'Ecole des loisirs au musée des Arts décoratifs

Afin de célébrer le 50 ème anniversaire de l'Ecole des Loisirs, acteur majeur de la littérature jeunesse, le Musée des arts décoratifs présente du 1er octobre au 22 mai 2016, Une histoire, encore ! 50 ans de création à l'Ecole des Loisirs.

Le succès permet de prolonger cette exposition qui devait initialement être démontée le 8 février.

Ce projet, unique et étonnant est une carte blanche donnée à l'éditeur et à ses auteurs-illustrateurs les plus emblématiques tels que Tomi Ungerer, Claude Ponti, Kitty Crowther, Rascal, Grégoire Solotareff ou encore Nadja, tous présents pour une visite en avant-première de l'exposition qui a été poursuivie par un (petit) discours simple et  sympathique de Nathalie Brisac, rejointe par le fondateur Jean Delas puisque l'actuel "patron" de l'Ecole des loisirs était alors en pleine conversation à l'Elysée avec le Président de la république, attendu dans le courant de l'après-midi.

A travers l'exposition, des créations en volume ludiques et surprenantes, réalisées spécialement pour l'occasion, pour donner à penser et à réfléchir, ainsi que des dessins originaux et des manuscrits révèlent tout un pan de la création graphique contemporaine tournée vers l'enfance, un demi-siècle d'histoires imagées, à la fois drôles et cocasses, riches et audacieuses, est ainsi mis en lumière dans une scénographie signée Constance Guisset, que l'on peut voir en pleine réflexion à coté de Tomi Ungerer triturant son chapeau. Un peu plus tard c'est sa canne qu'il manipulera avec sa drôle de sonnette de bicyclette.
Le département des jouets accueille cette exposition singulière, sur une idée qui a été suggérée par le libraire du musée, et qui se distingue des thématiques habituellement abordées, consacrées aux différents types de jouets comme par exemple la passionnante exposition dédiée à la très grande conceptrice tchèque, Libuše Niklová (1934-1981), il y a quatre ans.

Cette créatrice a réalisé une œuvre gigantesque des années 50 à la fin des années 70. Très connue dans son pays, très peu en France, on lui doit des jouets qui sont devenus des classiques et qui ont marqué plusieurs générations comme la girafe, née en 1961, baptisée Sophie parce que ce prénom était celui de son jour de naissance, et dont la fabrication redevient française en Haute-Savoie, dans la société Vulli, après avoir longtemps été moulée en Chine.

Sophie est d'ailleurs contemporaine de la création de l'Ecole des loisirs en 1965 lorsque les fondateurs, Jean Fabre, Jean Delas et Arthur Hubschmid, œuvrant à l’époque pour les éditions de l’école, imaginent des ouvrages illustrés, où les images vont occuper une place primordiale, faisant preuve de puissance narrative au même titre que le texte.
L’exposition s’ouvre sur une vitrine consacrée aux auteurs de la petite enfance dans laquelle quatre illustratrices majeures de la littérature pour la petite enfance présentent une maison de poupée revisitée.
Stéphanie Blake montre le coucher de Simon le Lapin. Jeanne Ashbé a choisi les araignées de Fil à fil, Kimiko avec Croque bisous ou encore Dorothée de Monfreid avec Achille, son petit crocodile, (en photo à coté de Nathalie Brisac). Chacune a conçu et réalisé les vitrines avec le concours du Studio Constance Guisset. Les auteurs ont tous travaillés séparément sans savoir ce que leurs confrères préparaient.
Le parcours se poursuit avec un espace investi par Tomi Ungerer, une installation originale, mobile et animée qui invite le visiteur à découvrir de façon ludique ses célèbres Trois brigands. Des jouets de sa propre conception, conservés au Musée Tomi Ungerer, Centre international de l’illustration de Strasbourg, sont également exposés pour l’occasion.
Certains absents comme Mario Ramos n'ont pas été oubliés. Les lanternes rendent hommage à tous les auteurs qui ne sont pas exposés. Le reflet des yeux de Tomi Ungerer semble jouer de démonstration de puissance du loup de C'est moi le plus fort dessiné par Mario Ramos.
  
Afin que les visiteurs, et plus particulièrement les enfants, puissent s’amuser et participer pleinement au jeu de la scénographie, Claude Ponti a créé une véritable machine interactive, étonnante et stimulante autour de son personnage phare Blaise le poussin masqué, dont il a fait la démonstration à Tomi Ungerer.
De leur côté, Grégoire Solotareff et Nadja, frère et soeur dans la vie, ont reconstitué leur propre atelier. On y retrouve un lion ... un chien bleu ... et sur le mur des aquarelles de leur maman Olga Lecaye.
 
Le visiteur peut ainsi s’imprégner de l’ambiance de travail de celui-ci et être initié au processus créatif de ces artistes-illustrateurs.
 
Une vitrine met en lumière les dessins inédits de jouets d’enfance réalisés par huit artistes dont Soledad Bravi, Matthieu Maudet et Michel Gay, un cheval à bascule, une panthère noire en peluche ou encore un chalet en bois Jeujura.
Certains de ces illustrateurs exposent leur propre jouet : Philippe Dumas, le petit train fabriqué par son père lorsqu’il était enfant, Audrey Poussier, son lapin rose de petite fille. D’autres sont montrés aux côtés d’une sélection de jouets de la collection du musée des Arts décoratifs.
  
Enfin, l’exposition s’achève avec la présentation successive de trois carrousels où défilent les personnages comme Annie du lac ou Poka &  Mine, de Kitty Crowther.
Une seconde vitrine, aménagée par Rascal, (en photo ci-dessus à coté de Kitty Crowther) réunit de façon chronologique et graphique des romans de l’Ecole des loisirs, parmi les plus célèbres. Sur la photo, un des derniers, le formidable premier roman de Caroline Solé, la Pyramide des besoins, publiée en mai 2015.
Une soixantaine de dessins originaux, des affiches anciennes puisées au cœur des archives du musée, ainsi que deux fresques de Philippe Dumas et de Chen Jiang Hong, ornent les murs de la galerie des jouets.

Cette exposition révèle l’inventivité, la qualité et l’intemporalité de cette incroyable production littéraire qui ne cesse d’éveiller l’intérêt des lecteurs, les plus petits comme les plus grands. Elle permet au visiteur de retrouver les auteurs qu’il apprécie dans un contexte créatif nouveau, passant du format du livre à celui de pièces en trois dimensions.

Dans Une histoire, encore ! jouets et livres sont naturellement présents, mais l’accent est mis sur les œuvres d’art. La volonté de l’Ecole des loisirs d’éditer des livres voués à durer et à devenir des classiques fait écho à celle du département des jouets de s’adresser aux enfants d’aujourd’hui, mais également à tous les adultes qui ont gardé une âme d’enfants.
C'est pourquoi le visiteur peut profiter de plusieurs coins lecture où sont mis à disposition des albums illustrés en libre accès. Tandis que les jeunes lecteurs les découvriront pour la première fois, les adultes nostalgiques se replongeront avec émotion dans l’univers de leur enfance. 
Une histoire, encore ! 50 ans de création à l'Ecole des loisirs
du 1er octobre au 22 mai 2016
Musée des Arts décoratifs - galerie des jouets
107 rue de Rivoli, 75001 Paris
Tél. : 01 44 55 57 50
www.lesartsdecoratifs.fr
Heures d’ouverture du mardi au dimanche de 11h à 18h, nocturne: jeudi de 18h à 21h, fermé le lundi
Accès gratuit pour les moins de 26 ans.
Quelques bonus si vous cliquez sur plus d'infos


Jeu interactif des 7 erreurs avec la couverture du livre La Bande à Grimme
Autre borne pour de plus jeunes lecteurs
Grosse colère, Mireille d'Allancé
La piscine Audrey Poussier, 2006, encre de Chine, encre de couleur et aquarelle, collection de l'artiste
Un chalet en bois Jeujura ayant servi de modèle à Catharina Valckx .
Devine combien je t'aime (Guess How Much I Love You), Anita Jeram, 1994, aquarelle et encre, reproduction
Maman, Mario Ramos, 1998, techniques mixtes, Bruxelles, collection Andréa Nève et Tania Ramos
Voyage d'Oregon, Louis Joos, 1992, encre de Chine, aquarelle, néocolor, Bruxelles, collection Louis Joos
Calinours se réveille, Frédéric Stehr, 1991, aquarelle sur papier, Bruxelles, collection Frédéric Stehr
Chien bleu, Nadja, 1989, gouache sur papier, Paris, collection Nadja
L'invitation, Olga Lecaye, 1997, aquarelle et gouache sur papier, collection privée
Les Trois brigands, Tomi Ungerer, 1961, lavis d'encre de Chine et d'encres de couleur, feutre et rehauts de gouache sur papier blanc
Vitrine consacrée à Christian Oster
On peut aussi poursuivre en visitant l'exposition consacrée à la Corée.

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