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jeudi 15 juin 2017

Prix Polar SNCF 2017

Le Prix Polar SNCF existe depuis des années et il concerne de plus en plus de lecteurs au fil du temps. Le terme est d'ailleurs à comprendre dans un sens élargi puisque la catégorie Court-métrages a rejoint la plus classique catégorie Romans qui elle-même s'était enrichie de la catégorie Bandes dessinées.

Le suspense ne dura pas très longtemps ce soir pour la remise des Prix dans une mise en scène évoquant de grandes figures aventurières comme Sherlock Holmes ou James Bond.

C'est tout au long de l'année que la compétition se déroule, avec l'objectif de faire découvrir un maximum de titres aux usagers, pendant leurs trajets en train, ou à leur retour, par écrans interposés. Et cette année ce ne sont pas moins de 35 000 votes qui ont été enregistrés sur le site.

Le Salon Livre Paris donna au printemps l'occasion à la SNCF d'animer les allées en proposant aux visiteurs de résoudre une énigme policière, avec à la clé la possibilité de choisir un des romans finalistes du Prix Polar.

Il se trouve que mon préféré, et pour lequel j'ai voté, fut Grossir le ciel de Franck Bouysse (Le Livre de Poche).

Mystérieuse et rurale, cette histoire d’amitié troublée par la mort d’un abbé, a remporté les prix Polar Michel-Lebrun 2015, Polars Pourpres 2015 ou encore Sud-ouest du polar (Gradignan) 2016. On ne s'étonne donc pas qu'il soit le gagnant du Prix Polar SNCF. Cela ne signifie pas que les autres titres ne méritent pas votre attention. Les voici tous en lice :


Quelques-unes des références que Franck Bouysse a révélé à ceux qui l'ont interrogé ce soir parleront à beaucoup. Comme Lumière d'Août écrit en 1932 par William Faulkner ou Taxi driver de Martin Scorcese (1976), et plus près de nous L'Aliéniste de Caleb Carr (1994). Il n'empêche que son roman est solidement ancré dans un territoire très français, les Cévennes ... une région que l'auteur connait très bien puisqu'il vit entre Limoges et la Corrèze. 

Le protagoniste de ce roman joue chaque soir du blues dans un bar obscur de Limoges pour une femme qu'il semble être le seul à voir. Il vit à l'hôtel et rentre tard, après avoir trop souvent abusé de l'alcool. Obsédé par son passé, il lui arrive de dialoguer avec des clochards et autres esprits égarés avant de s'effondrer sur le pavé. Mais l'homme est traqué. Pas par un tueur. Ni par un flic. Quelque chose comme des ombres
Dans la catégorie Bande dessinée, c'est encore (un hasard ?) mon coup de coeur l'emporta tout autant avec Apache, d’Alex W. Inker (Sarbacane). Cette BD, la première de l'auteur, mérite un article dédié, qui paraitra dans les prochains jours.
Pour le moment disons simplement que pour une première c'est un coup de maître. Le format inhabituel à l'italienne n'a pas été mis en cause par l'éditeur qui a reçu la proposition par la Poste et a aussitôt dit oui. Rien n'a bougé depuis la maquette.
Le tracé est exigeant mais accessible et populaire, ancré dans le Paris des années trente. On sent l'influence de Céline (assumée par l'auteur) avec beaucoup d'expressions argotiques, traduites en notes de bas de page lorsque c'est utile.
Alex a déjà réalisé le prochain, Panama Al Brown, l’énigme de la force, qui paraîtra bien entendu lui aussi chez Sarbacane en septembre prochain.
 
Le genre polar ne concerne que 5 à 6% des courts-métrages qui sont produits. C'est donc une niche, mais une belle niche tout de même. La sélection de cette année était très éclectique.
Cette fois ce n'est pas mon chouchou qui l'emporta mais le très burlesque Jusqu'à ce que la prison nous sépare, Hasta que la celda nos separe, (Black Dog Production Mansion / French Alliance of Puerto Rico) de Joserro et Mariana Emmanuelli (ci-dessous) qui a remercié l'Alliance française pour son soutien.
Son intervention était amusante lorsqu'elle révéla qu'elle regarde peu les films policiers. Son admiration va plutôt à un réalisateur comme Pedro Almodovar dont le style et les scenarios sont à ses yeux exemplaires et de nature quasi policière.

J'avais adoré le formidable Premier Jour, Yohann Charrin, produit par Bridges and Boburst, racontant l'intégration de Safia, jeune policière de 25 ans, dans la prestigieuse brigade du 36 quai des Orfèvres après 5 années de service à Clichy-sous-Bois. Elle se retrouve confrontée, dès son premier jour, à un dangereux criminel qui met sa droiture à rude épreuve.

Aussitôt tourné, aussitôt pièce de collection puisque, depuis, le 36 a déménagé pour rejoindre un nouveau siège ultrasécurisé, dans le quartier des Batignolles.
Les 16 courts de la sélection seront prochainement tous en ligne et vous pourrez les visionner le temps d'un trajet Paris-Rennes .... de 1 heure 23.

Pour découvrir tous les lauréats, BD, livres et films suivre le lien e-livre.sncf.com

Les vacances sont pour bientôt. Vous pouvez appliquer le conseil du comité de sélection qui estime que pour découvrir un pays la lecture de deux ou trois polars vaut bien celle d'un guide touristique. A valider ....

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